Souvenirs, souvenirs…

Mokhtar Arribi, vous connaissez ? Un livre récent permet de redécouvrir les stars algériennes du passé.

Publié le 2 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

Tunis, 4 mai 1958. À la une de l’hebdomadaire Le Sport, une caricature, celle d’un footballeur au crâne dégarni et à la fine moustache, tenant dans ses mains… ses instruments de travail : un compas, une règle graduée et un rapporteur. Cet homme, c’est le « professeur » Mokhtar Arribi. La veille, avec l’équipe du FLN, il avait donné une brillante leçon aux élèves tunisiens (4-1), au stade du Belvédère. Avec Arribi, le football, c’était d’abord la recherche constante du déséquilibre de l’adversaire. La création d’angles inattendus. Le contrôle du jeu au centre du terrain par des passes courtes et précises, toujours à contre-pied. Feu « Si Mokhtar » était un maître à jouer.
« Autorité, coup d’oeil, placement, sang-froid et, surtout, sens collectif… Mustapha Zitouni est vraiment impérial. » « Impérial », le qualificatif revenait constamment dans les commentaires de la presse. En 1958, Zitouni était le numéro un des demi-centres, comme on disait alors, français. Titulaire indiscutable du onze tricolore, il devait participer à la Coupe du monde en Suède. Mais le 12 avril, il préféra, avec plusieurs de ses frères, rejoindre les rangs de l’Algérie combattante, à Tunis. Jusqu’à l’indépendance, en 1962, il s’illustrera à la tête de l’équipe du FLN.
Rachid Mekhloufi était, lui aussi, un footballeur de classe mondiale. « Il s’est imposé très rapidement, raconte feu Jean Snella, son entraîneur à l’AS Saint-Étienne. C’était l’un de ces athlètes faits pour le football. Il était capable, par son intelligence et sa ruse, d’entraîner l’adversaire sur de fausses pistes. » « Créer l’inattendu, c’est là le secret des grands footballeurs. Mekhloufi est le roi de l’inattendu », confirme Robert Herbin, son ancien coéquipier.
Arribi, Zitouni, Mekhloufi, mais aussi Ben Tifour, Boubekeur, Doudou, Haddad, Ibrir, Kermali, Brahimi et beaucoup d’autres… Aucun des « footballeurs de la Révolution » n’est oublié dans le dictionnaire des étoiles du football algérien que vient de publier, en français et en arabe, Ahmed Bessol Lahouari(*). Et aucun de leurs successeurs non plus, qu’il s’agisse des héros du Mundial 82 (Fergani, Assad, Belloumi, Madjer) ou de la génération, moins prestigieuse, des années quatre-vingt-dix.
Lui-même ancien footballeur, Lahouari est l’auteur d’un précédent ouvrage intitulé Le Scandale d’El-Molinon, football en vert et internationaux algériens.

* 1954-2003, foot algérien, les 100 étoiles, par Ahmed Bessol Lahouari, Éditions Anep, 2003, Alger.

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