Malgré les bombes, le livre
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Avant même le début du Salon du livre de Paris, les professionnels savaient que la fréquentation serait en baisse : la guerre en Irak a en effet été déclenchée la veille de l’ouverture. Et, comme s’il s’agissait d’un mauvais présage, c’est le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et non le président Jacques Chirac, retenu à Bruxelles, qui a présidé la cérémonie inaugurale, le 20 mars.
Au soir du 26 mars, le bilan confirme l’impression initiale : cette 23e édition aura attiré 186 000 visiteurs, contre 220 000 en 2002, soit un recul de 15 %. Encore les chiffres de l’an dernier étaient-ils mauvais : en 2001, quelque 240 000 personnes avaient fait le déplacement.
Les bombardements américains sur Badgad et le soleil qui a inondé la capitale pendant toute la durée de la manifestation n’expliquent pas à eux seuls cette (relative) désaffection. Au cours des années quatre-vingt-dix, une bonne partie du public était attirée par le multimédia : celui-ci a presque disparu des stands. Le désintérêt grandissant des Français pour les livres est confirmé par un sondage publié le 21 mars dans le magazine Livres Hebdo. 44 % des habitants de ce pays n’ont pas acheté le moindre livre depuis un an, et 39 % n’en n’ont pas lu un seul.
Toujours est-il que les visiteurs de ce 23e salon n’ont pas boudé leur plaisir. La diminution des ventes (- 5 %) n’est pas à la mesure de celle des entrées, et certains éditeurs, notamment dans le secteur jeunesse, ont enregistré des chiffres d’affaires records. Surtout, les pays étrangers et les régions françaises occupant une place grandissante dans le grand hall de la porte de Versailles, les possibilités, pour les Parisiens, de découvrir d’autres productions littéraires sont innombrables.
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