Le RND sur les traces du FLN
Le deuxième Congrès du Rassemblement national démocratique (RND), à la fin du mois de mai, sera vraisemblablement une réplique à l’identique des huitièmes assises du FLN, diverses sous-commissions chargées de procéder à l’élaboration d’une mouture révisée des statuts ayant largement balisé le terrain. Cette structure que préside Ahmed Noui, le secrétaire général du gouvernement, a procédé à deux importants changements. Le premier concerne la suppression du poste de président. Prévue par les statuts, cette fonction n’a jamais été pourvue depuis la création du RND, en 1997. Mohamed Betchine, qui détenait alors les clés du pouvoir, voulait en faire un tremplin pour un destin – le sien – national.
Le RND n’étant plus le parti tout-puissant qu’il fut, l’abandon de ce poste traduit vraisemblablement une revue à la baisse de ses ambitions. Sans doute ne présentera-t-il pas de candidat à l’élection présidentielle, en tout cas pas de candidat en position d’accéder au palais d’El-Mouradia. Ahmed Ouyahia qui maîtrise parfaitement son parti, compte-t-il ne faire jouer au RND qu’un rôle d’appoint en 2004 ? Tout porte à le croire. Un peu comme le Premier ministre Ali Benflis [lors du Congrès du FLN], l’ex-chef du gouvernement devrait interdire toute référence à la présidentielle pendant les assises du mois de mai. « La question sera tranchée, au moment opportun, par le futur Conseil national », affirme un responsable du parti. Pour ne pas risquer une éventuelle fronde lorsque « le moment opportun » sera venu, Ouyahia prend donc les devants. La sous-commission Noui prévoit que le secrétaire général sera élu directement par le Congrès et non plus par le Conseil national. « Il aura ainsi les pleins pouvoirs et pourra mettre en échec toute tentative de destitution menée de l’extérieur. » Comme celle entreprise, au lendemain des législatives de juin 2002, par le courant « présidentiel » du RND. Un courant qu’Ouyahia est, depuis, parvenu à mettre à genoux. C’est d’ailleurs dans une imperturbable sérénité que celui-ci prépare le Congrès. Ses proches chapeautent ainsi la sous-commission chargée de la préparation. Outre Noui, Abdelkrim Harchaoui, l’ancien ministre des Finances, est membre de la sous-commission du programme, et Abdelkader Malki préside la sous-commission organique. Ce dernier, qui devra définir le « profil » du futur délégué, jouit d’une longue expérience sur le terrain, tant politique que syndical. Avant même la tenue des congrès régionaux, dans un mois, on connaît déjà, dans ses grandes lignes, la composition du futur Congrès. Certains (ministres, parlementaires, membres du Conseil national et de la commission de préparation) y participeront ès qualités. D’autres seront désignés par les wilayas : le nombre des délégués sera le double de celui des parlementaires que compte chacune d’entre elles. Enfin, comme au FLN, le « SG » aura le dernier mot dans le choix des 250 membres du Conseil national.
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