Le procureur lave plus blanc

Des responsables politiques ont-ils participé au pillage des ressources naturelles ? Oui, dit l’ONU. Non, répond la jutice.

Publié le 2 avril 2003 Lecture : 1 minute.

Les ministres mis en cause par l’ONU dans l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC vont-ils être blanchis ? C’est en tout cas ce que semble recommander Luhonge Kabinda Ngoy, le procureur général de la République. Dans un rapport adressé au chef de l’État, celui-ci affirme en effet qu’aucune preuve ne permet d’étayer le rapport onusien. « L’enquête a révélé que la majorité des contrats accordés en vue de l’exploitation des minéraux n’est pas suspecte », estime-t-il, même si le comportement de certains responsables concernés ne lui paraît pas totalement irréprochable.
On se souvient que la publication du rapport du Groupe d’experts mandaté par les Nations unies avait provoqué un petit séisme politique à Kinshasa (J.A.I. n° 2184). Le 2 novembre dernier, Jean-Charles Okoto Lolakombé, le président du comité de gestion de la Société minière de Bakwanga (Miba) – par ailleurs ancien ministre des Affaires étrangères – et une partie de son staff avaient été brutalement limogés. Quelques jours plus tard, le président Joseph Kabila avait suspendu trois membres de son gouvernement : Augustin Katumba Mwanke, le ministre délégué à la Présidence, Mwenze Kongolo (Sécurité et Ordre public) et Denis Kalume (Plan et Reconstruction). Dans la foulée, Mawampanga Mwana Nanga, l’ambassadeur de RDC au Zimbabwe (et ancien ministre des Finances), et Didier Kazadi, le directeur de l’Agence nationale de renseignements (ANR), avaient également été mis en cause.
Bien que le gouvernement ait toujours affirmé que les ministres concernés « avaient agi dans la transparence, en qualité de mandataires de l’État congolais », Kabila avait préféré les éloigner momentanément, histoire sans doute de rassurer les bailleurs de fonds, avec lesquels il a repris langue en mars 2001. Mais les institutions financières internationales ne semblent pas s’inquiéter outre mesure des dérives dénoncées par l’ONU. Le 24 mars, le conseil d’administration du Fonds monétaire international a examiné le programme mis en oeuvre par les autorités congolaises. Ses conclusions étant favorables, une deuxième tranche de crédits (35 millions de dollars) va pouvoir être débloquée.

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