Le dernier tronçon

La route devant relier Alger et Lagos n’est toujours pas achevée. Sur les 4 800 kilomètres prévus, seuls 3 000 ont été bitumés.

Publié le 2 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

L’idée, née en décembre 1963, était audacieuse : relier les capitales des pays du Sahel aux ports algériens et tunisiens. L’Afrique vivait à l’heure de l’emphase unitaire. Le projet routier devait stimuler les échanges commerciaux, favoriser la solidarité entre les États de cette partie du continent et contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations. Un comité de liaison, composé de six pays (Algérie, Mali, Niger, Nigeria, Tchad et Tunisie) avait alors été créé afin de suivre le processus de réalisation. Quarante ans plus tard, le chantier n’est toujours pas achevé. L’Algérie, le Nigeria et la Tunisie ont inauguré, durant les années soixante-dix et quatre-vingt, les tronçons qui les concernent. Les sections traversant les trois autres pays sont restés à l’état de projet.
Réunis à Alger le 10 mars, les responsables algériens et nigérians ont décidé de relancer le projet sous une autre forme : un axe routier reliant leurs deux capitales. Dans sa partie algérienne, ce dernier s’étend sur 2 410 km, dont 2 000 sont bitumés. Les travaux de parachèvement des 410 km restants sont en cours et devraient coûter environ 20 millions de dollars au gouvernement algérien. La partie nigériane est également bien avancée. Sur les 1 300 km séparant Lagos de la frontière nigérienne, seuls 70 km sont à rénover. Mais comme les deux pays n’ont pas de frontières communes, la route devra passer par le Niger. Responsables algériens et nigérians ont décidé d’associer les autorités de Niamey au comité chargé du suivi du projet.
La partie nigérienne accuse un sérieux retard. Le tronçon se divise en quatre sections. La première, qui relie la frontière algérienne à la ville minière d’Arlit sur 203 km, est encore à l’état de piste. Le financement de cette section coûtera 30 millions de dollars, pour des délais de réalisation de trente-six mois. La seconde subdivision raccorde Arlit à Agadès, soit 237 km de routes totalement bitumées nécessitant de gros travaux de réhabilitation. Pour un coût évalué à 4,5 millions de dollars.
La troisième portion, qui relie Agadès et Zinder sur 130 km, est à l’état de piste. Un financement libyen de 5,5 millions de dollars a permis de lancer des travaux sur 36 km. Quant à la réalisation des 94 km restants, son coût est évalué à 14 millions de dollars, pour un délai de réalisation de vingt-quatre mois. Dernière section : Zinder-frontière nigériane. Long de 111 km déjà bitumés, ce tronçon est dans un état de dégradation avancé et nécessite une intervention rapide de réhabilitation, estimée à 14 millions de dollars. Le Nigeria finance les études techniques de cette opération à hauteur de 600 000 dollars. Quant aux travaux, la totalité du financement sera assumée par le IXe Fonds européen de développement (FED).
À l’issue des débats, le comité tripartite, réuni à Alger le 10 mars, a évalué le coût total de l’entreprise dans sa partie nigériane à 42 millions de dollars. Une table ronde destinée à déterminer son financement, réunissant les principaux bailleurs de fonds du projet (la Banque islamique de développement, le Fonds saoudien pour le développement, la Banque africaine de développement et le fonds de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole), est prévue pour le courant du mois d’avril, dans la capitale algérienne.

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