Ils ont tout faux !
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« La guerre contre l’Irak sera rapide et propre. »
Or la guerre continue. Pis, les Américains s’embourbent. Le régime est toujours en place et nargue l’ennemi.
« L’Irak représente une menace pour le monde. »
C’est ainsi que les Américains justifient leur agression. À l’heure qu’il est, on se demande qui présente réellement une menace pour le monde. Qui prend le risque de tuer des centaines, voire des milliers d’innocents.
« Le peuple irakien n’attend qu’une chose : que les Américains viennent le libérer. »
Sur le terrain, l’Irak résiste, et ses soldats défendent bec et ongles leur pays avec des armes poussiéreuses et des couteaux de cuisine. L’Amérique libératrice est bien embarrassée.
« Des milliers des réfugiés irakiens devraient affluer vers les pays voisins. »
Des tentes ont été dressées. Mais elles restent vides. Les personnels humanitaires attendent sagement. Par centaines, des exilés irakiens entament le retour vers la mère-patrie pour la défendre.
« Saddam est un dictateur honni par son peuple. »
Aujourd’hui, bon nombre d’Irakiens défendent le raïs comme s’il y allait de leur propre vie. Bientôt, il mourra en martyr, et le qualificatif « dictateur » sera remplacé par celui de batal ou de chahid (« héros » ou « martyr »).
« Les chiites ne manqueront pas de se soulever comme un seul homme contre la minorité sunnite à l’arrivée du premier char américain. »
Les voilà pourtant qui tergiversent, obéissant d’abord à un sentiment patriotique et non à un réflexe religieux.
« La guerre contre l’Irak amorce l’instauration de la démocratie dans le monde arabe et la promotion d’un modèle de liberté et de laïcité dont s’inspireront, de gré ou de force, les dirigeants de la région. »
Depuis le début des hostilités, la rue arabe conspue les États-Unis et vilipende son président. Toutes les conditions sont réunies pour que les islamistes gouvernent demain. Grâce soit rendue aux Américains.
« Les États-Unis sont le pays de la liberté. »
Demandez aux Afghans ce qu’ils en pensent. Regardez les prisonniers cagoulés et sans statut de Guantánamo. Et que dire des réflexes suspicieux à l’égard des immigrés ou voyageurs arabes, interrogés ou emprisonnés comme des malfrats ?
« L’Amérique est un État de droit. »
Elle a pourtant déclaré la guerre sans l’assentiment de l’ONU, agressé un pays au nom de la raison du plus fort. Ses avions violent l’espace aérien de pays souverains. Rumsfeld se soucie de la Convention de Genève comme de l’an quarante. Certains ne sont pas loin de penser que l’Amérique est à mettre sur la liste des États voyous et Bush sur celle de la Cour pénale internationale, ce qui expliquerait son refus de reconnaître cette instance juridique.
« Les États-Unis condamnent le fanatisme religieux. »
Le président américain conclut ses discours comme des prêches par « Dieu bénisse l’Amérique » et aime à jouer au missionnaire. Il puise son vocabulaire dans la Bible et ne cache pas la mission qu’il assigne à son peuple : lutter pour le Bien et contre le Mal, et conduire de nouvelles « croisades ». Bush, Ben Laden, même combat ?
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