Ericsson décroche le gros lot

Le groupe suédois de télécommu-nications vient de signer un contrat juteux avec l’opérateur public

Publié le 2 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

Le contrat portant sur la fourniture à Algérie Telecom de 500 000 lignes de téléphonie mobile par Ericsson a été signé le 15 mars. L’équipementier suédois avait été retenu, en février dernier, par l’opérateur public algérien dans le cadre de l’appel d’offres lancé en septembre 2002.
Avec cette extension de ses capacités, Algérie Telecom, né en mars 2001 de la réforme du secteur des Postes et Télécommunications, espère bien damer le pion à son concurrent direct, Orascom, et dominer le marché national de la téléphonie mobile. Dirigé par Messaoud Chettih, Algérie Telecom compte actuellement 135 000 abonnés au réseau GSM (téléphonie mobile) et près de 2 millions sur le réseau fixe pour une capacité optimale d’utilisation de 2,5 millions de lignes. Présent dans le pays depuis juillet 2001, date de la libéralisation du secteur, l’égyptien Orascom compte de son côté 315 000 abonnés GSM après dix mois d’activité. La demande en termes de GSM est actuellement estimée à près de 6 millions de lignes. Le marché promet donc d’être juteux, comme semble le confirmer l’attribution d’une troisième licence d’exploitation de téléphonie mobile prévue pour cette année.
Reste que la victoire d’Ericsson soulève déjà certaines interrogations. De nombreux spécialistes craignent en effet que la prise de ce marché par le suédois ne crée une situation de monopole sur l’ensemble du secteur de la téléphonie en Algérie. Fort de son partenariat exclusif avec le gouvernement algérien depuis le début des années soixante-dix, la compagnie suédoise détient déjà 95 % du marché des équipements en téléphonie fixe et possède 35 % du capital de Sitel, leader dans le domaine des centrales numériques. Même si d’autres sociétés étrangères ont réussi à s’implanter par le passé en Algérie, comme Alcatel, force est de constater la position aujourd’hui écrasante du géant suédois. Surtout que des doutes planent quant à la régularité de sa sélection lors du dernier appel d’offres. La presse locale rappelle notamment que, dans un premier temps, c’est la firme Siemens qui avait décroché le contrat avant de se voir écartée de la course, « sans la moindre explication officielle », selon le directeur général de Siemens Algérie, Peter Donnerbauer. Un peu plus tôt, c’étaient les responsables d’Alcatel qui criaient au complot après que leur offre eut été rejetée pour d’obscures raisons techniques.
Alors que, dans tous les pays, les opérateurs de téléphonie diversifient leurs équipementiers pour éviter une trop grande dépendance vis-à-vis de ces derniers, Algérie Telecom, par la voix de Messaoud Chettih, préfère jouer la carte de la fidélité. L’essentiel pour l’opérateur algérien semble être aujourd’hui de répondre au plus vite à une demande toujours plus pressante. Les 500 000 lignes doivent être fournies durant les cinq prochains mois.
Parallèlement à la signature de ce contrat, la presse nationale a également confirmé que le gouvernement Benflis envisage d’ouvrir une partie du capital d’Algérie Telecom aux investisseurs étrangers en 2004, à hauteur de 30 %.

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