Trois questions à… Aïcha Zaïmi Sakhri

Publié le 31 janvier 2005 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique/l’Intelligent : Le code de la famille s’apprête à fêter sa première année d’existence. Quel bilan en tirez-vous ?
Aïcha Zaïmi Sakhri : Optimiste de nature, je dirais qu’il est positif. Ce code a permis la libération de la parole des femmes. Il leur a donné la possibilité de rester dignes, de ne plus être d’éternelles victimes.
J.A.I. : Aucune critique à émettre ?
A.Z.S. : Si des résistances mentales subsistent, c’est que l’évolution du droit précède souvent celle des mentalités. Maintenant, en matière d’égalité parfaite, beaucoup reste à faire. Se pose notamment la question de la transmission de la nationalité par la mère, et du divorce, qui n’est pas vraiment égalitaire, puisque l’épouse doit motiver et argumenter sa décision alors que le mari n’y est pas forcément tenu. En outre, se remarier pour une femme lui fera toujours perdre son droit de garde si ses enfants ont plus de 7 ans. La polygamie n’a pas été interdite. Ce qui aurait été symboliquement très fort.
J.A.I. : Que préconisez-vous ?
A.Z.S. : Il y a tout un travail à faire en matière d’éducation pour préparer les jeunes générations à un regard nouveau sur le rôle des femmes et leur place au sein d’une société égalitaire. Le contenu des manuels scolaires devra être revu dans ce sens. Mais si l’on veut réellement parvenir à une société où les femmes sont reconnues pleinement comme des citoyennes libres et à part entière, il faudra séparer le religieux du juridique comme on tente de le faire aujourd’hui avec le politique.

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