Mali : plusieurs milliers de manifestants défilent à Bamako pour réclamer des élections « transparentes »

Des dizaines de milliers de Maliens ont défilé vendredi dans le calme à Bamako à l’appel de l’opposition pour réclamer la « transparence » lors de l’élection présidentielle du 29 juillet, une semaine après des marches émaillées d’incidents.

 © DR/Page Facebook de Soumaïla Cissé

© DR/Page Facebook de Soumaïla Cissé

Publié le 8 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Partie de la place de la Liberté, la marée de manifestants a cheminé sur quelques kilomètres, au son des vuvuzelas, jusqu’à la Bourse du travail, au cœur de la capitale malienne, où des dirigeants de l’opposition ont pris la parole.

Le cortège s’est ensuite dispersé sans incident. Le 2 juin, les forces de l’ordre avaient dispersé à coups de gaz lacrymogène et de matraque des rassemblements de l’opposition interdits par les autorités, faisant quelque 25 blessés.

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L’opposition avait réclamé la démission de Soumeylou Boubeye Maïga après la répression de cette manifestation, accusant les services de sécurité du Premier ministre d’avoir tiré à balles réelles. Des accusations qualifiées de « mensongères et calomnieuses » par le gouvernement.

« Il y a au bas mot 300 000 manifestants dans les rues de Bamako pour dire « non aux dérives du pouvoir » », a affirmé à l’AFP un membre de l’opposition, l’ancien ministre Djiguiba Keïta, alors que selon les médias locaux, les manifestants étaient entre 10 000 et 20 000.

« Nous avons manifesté pour effectivement réclamer des élections transparentes et un accès équitable aux médias d’État, mais aussi pour dénoncer la gouvernance actuelle », a déclaré le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé.

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À 68 ans, cet ancien candidat battu au second tour en 2013, fait partie de la quinzaine de candidats déclarés qui affronteront le 29 juillet le président Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, en lice pour un second mandat. « L’alternance est en marche au Mali, et aujourd’hui à travers votre détermination, vous avez démontré que nul ne pourra faire entrave à cette aspiration profonde du peuple souverain », a ajouté Soumaïla Cissé sur sa page Facebook.

C’est aussi pour dénoncer l’impopularité du régime, la vie chère, la corruption

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Cette fois, après une réunion de « décrispation » entre majorité et opposition chapeautée par l’ONU et l’Union africaine, la marche de la « Coalition pour l’alternance » avait été autorisée par le gouverneur de Bamako.

« Non à la fraude! », « Non à la mascarade électorale », « Mêmes droits pour tous à la radio et à la télévision nationale », pouvait-on lire sur des pancartes et banderoles des manifestants, dont beaucoup portaient des drapeaux aux couleurs nationales.

« La marche n’est plus seulement pour réclamer des élections transparentes et un égal accès aux médias publics. C’est aussi pour dénoncer l’impopularité du régime, la vie chère, la corruption », expliquait un fonctionnaire de 51 ans, Mahamane Touré. La campagne officielle pour la présidentielle doit débuter le 7 juillet, le vote se déroulera le 29 juillet.

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