Mondial 2018 : Aymen Mathlouthi, le pilier de la Tunisie
International depuis 2007, Aymen Mathlouthi évolue aujourd’hui à Al-Batin en Arabie saoudite. Le gardien des Aigles de Carthage (72 sélections) est considéré comme l’un des meilleurs joueurs africains à son poste.
Des clubs européens et des clubs du Golfe avaient déjà tenté plusieurs fois de l’arracher à son cocon de Sousse. Mais il aura attendu d’avoir presque 34 ans pour s’exiler. En janvier dernier, Aymen Mathlouthi, en accord avec sa direction, a rejoint Al-Batin, un modeste club saoudien.
Lassé par l’hostilité d’une partie des supporters de l’Étoile sportive du Sahel (ESS) qui lui reprochaient d’être responsable de l’élimination de l’équipe en demi-finale de la Ligue des Champions 2017 face aux Égyptiens d’Al-Ahly (2-6, 2-1). À cela s’ajoutait un désaccord financier avec ses dirigeants. De quoi pousser l’international tunisien à choisir l’étranger. Un choix risqué à six mois d’une Coupe du monde. « On pourrait lui reprocher de ne pas avoir eu assez d’ambition, il aurait pu partir plus tôt et dans un meilleur club, résume le Français Denis Lavagne, ancien entraîneur de l’ESS en 2013. Mais à Sousse, il était bien payé, il jouait dans un bon club et il avait un statut. »
Un des plus beaux palmarès d’Afrique
En Tunisie, Mathlouthi est considéré comme un des meilleurs gardiens de l’histoire du pays. Son palmarès figure parmi l’un des plus fournis du continent africain. Avec la sélection nationale, il a remporté le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) en 2011. Mais c’est avec l’ESS qu’il a remporté le plus de titres : une Ligue des Champions (2007), une Coupe des vainqueurs de Coupe (2003), deux Coupes de la CAF (2006, 20015), une Supercoupe d’Afrique (2008) à l’échelle du continent, et deux championnats (2007, 2016) et trois coupes de Tunisie (2012, 2014 et 2015).
« C’est un très bon gardien, solide, efficace sur sa ligne, et qui a un bon jeu au pied. En Tunisie, il est perçu comme un grand joueur », intervient le défenseur international Oussama Haddadi (Dijon), qui l’a plusieurs affronté avec le Club Africain. « En ce moment, c’est un peu plus difficile pour lui, car il y a de la concurrence, notamment de Mouez Hassen (Châteauroux), Faruk Ben Mustapha (Al-Shabab, Arabie saoudite) et Moez Ben Cherifa (Espérance Tunis), mais on sait qu’on peut compter sur Aymen. »
Très bon sur sa ligne
International depuis 2007, Mathlouthi disputera en Russie sa première Coupe du Monde. « Il a l’expérience du haut niveau, car il a disputé plusieurs CAN, notamment. C’est un gardien complet, très bon sur sa ligne, qui a une bonne lecture du jeu. Il n’est pas très grand pour un gardien (1,83 m), mais il compense par une grande tonicité », reprend Lavagne. D’un naturel plutôt discret, Mathlouthi est un joueur plutôt facile au quotidien. « Ce n’est pas un grand bavard. Il fait son job, il est sérieux et très professionnel, il a une bonne mentalité, mais ce n’est pas lui qui va prendre la parole sans arrêt… »
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