Indignation en Tanzanie après un accouchement dans un commissariat
Des ONG tanzaniennes de défense des droits de l’Homme se sont indignées samedi du comportement de policiers restés sourds aux appels à l’aide d’une femme arrêtée alors qu’elle était sur le point d’accoucher, et qui a finalement donné naissance au commissariat, sans assistance.
Amina Raphael Mbunda, 26 ans, avait été arrêtée dans la nuit du 2 au 3 juin à son domicile, dans le district de Kilombero, en province de Morogoro (est), par la police qui était à la recherche de son mari soupçonné d’avoir acheté un lit volé, a raconté cette femme au quotidien Mwananchi.
Sur le point d’accoucher, elle a demandé avec insistance d’être emmenée à l’hôpital, en vain. Elle a finalement accouché aux petites heures du matin sur la pelouse du commissariat, sans assistance médicale, a ajouté la même source.
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Le commandement de la police de Morogoro, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête, a confirmé les faits, qui ont provoqué une vague d’indignation en Tanzanie la semaine écoulée.
« C’est une honte pour les forces de police », a soutenu samedi Helen Kijo-Bisimba, secrétaire exécutive du Centre juridique et des droits de l’Homme, principale ONG tanzanienne de défense des droits de l’Homme, dans un tweet.
« Comment une personne peut-elle être arrêtée pour une infraction pénale commise par une autre? Et puis, (les policiers, ndlr) ne voyaient-ils pas qu’elle était à terme ? Que se serait-il passé si elle était morte au commissariat de police ? », a-t-elle interrogé.
Pour l’ONG tanzanienne Coalition contre les violences faites aux femmes et aux enfants, les policiers « ont mis en danger la vie de la mère et de l’enfant et les ont humiliés ». « Cet incident rallonge la liste des cas de personnes victimes d’actes de cruauté et d’humiliation infligés par les forces de police ».
« Nous demandons au chef de la police de prendre des sanctions contre ses agents, qui ont fait preuve d’un manque de professionnalisme dans leur travail », a appelé la Coalition dans un communiqué.
Interpellée vendredi par des députés sur cet incident, la ministre de la Santé et du Genre, Ummy Mwalimu, a indiqué que le gouvernement est « au courant » et qu’une enquête avait été ouverte.
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