Le Sud dans la mélasse

Les pays ACP jugent insuffisant le plan d’action de l’UE pour amortir le choc de la réforme du régime sucrier européen.

Publié le 31 janvier 2005 Lecture : 1 minute.

Les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) exportateurs de sucre ne sont pas contents et l’ont fait savoir à l’Union européenne (UE). Ils contestent le plan d’action présenté le 24 janvier par Bruxelles qui vise à amortir le choc de la réforme du régime sucrier européen prévue en juillet 2005. Cette réforme se traduira notamment par une réduction de 33 % des prix garantis et une baisse de leurs exportations. Pour en limiter les effets, Bruxelles propose de préserver l’accès préférentiel des pays ACP au marché communautaire dans le cadre d’accords de partenariat économique (APE) et de promouvoir une diversification de leurs économies pour réduire leur dépendance à l’égard des matières premières. Mais les pays ACP ne se satisfont pas de ces vagues promesses. L’île Maurice craint les conséquences d’une chute brutale du prix du sucre et rappelle qu’un tiers de sa population vit directement ou indirectement de cette industrie. Le pays tire également 20 % de son énergie des déchets de la canne à sucre. « La réforme du régime sucrier européen se traduira par une perte de 255 millions de dollars par an pour nos États et rendra très vulnérables nos économies », a indiqué Roger Clarke, ministre jamaïcain de l’Agriculture. Quatorze pays ACP bénéficient depuis 1975 d’un accord préférentiel les autorisant à exporter 1,6 million de tonnes de sucre par an sur le marché européen à des prix alignés sur ceux des agriculteurs européens. Maurice, le Swaziland, Madagascar et la Jamaïque ont su tirer amplement profit de ces avantages pour stimuler le développement de leur activité économique.

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