Algérie : six mois de prison avec sursis pour des ahmadis accusés d’« offense à l’islam »

Trois responsables de cette communauté messianique ont écopé de six mois de prison. Une condamnation anti-constitutionnelle selon une ONG de droits de l’homme.

Des fidèles ahmadis, lors d’un rassemblement religieux en Inde, en décembre 2011. © Altaf Qadri/AP/SIPA

Des fidèles ahmadis, lors d’un rassemblement religieux en Inde, en décembre 2011. © Altaf Qadri/AP/SIPA

Publié le 12 juin 2018 Lecture : 1 minute.

Le tribunal de première instance d’Akbou, petite ville de près 55 000 habitants en Basse-Kabylie, à quelque 180 kilomètres à l’est d’Alger, a rendu mardi 12 juin son verdict dans l’affaire des 26 ahmadis qui étaient poursuivis pour les chefs d’inculpation « d’offense à l’Islam », de « création d’association sans agrément » et de « collecte de fonds sans autorisation ».

Le tribunal a prononcé l’acquittement pour l’ensemble des femmes poursuivies alors que les trois responsables de la communauté – en l’occurrence Hocine Amessis et Ahcene Idjaad – ainsi que le trésorier principal, Ibouziden Idir, ont écopé de six mois de prison avec sursis.

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Les autres prévenus ont été condamnés à 3 mois de prison avec sursis, à l’exception des deux prévenus absents au procès qui se sont vus infliger des peines de six mois de prison ferme.

Atteinte à la liberté de culte et d’opinion

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux à l’issue du verdict, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), dont les avocats et les militants s’étaient mobilisés pour la défense des prévenus, a tenu à rappeler que la condamnation de citoyens sur la base de leur « culte ou de leurs opinions est en contradiction avec les garanties pourtant consacrées par la Constitution algérienne et le pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par l’Algérie ».

Considérés comme « hérétiques » par les pouvoirs publics, les fidèles de ce courant messianique et réformiste fondé par Mirza Ghulam Ahmad à la fin du XIXe siècle au Penjab et dont le nombre avoisinerait les 2 000 personnes en Algérie, font l’objet d’étroites surveillances policières, d’arrestations et de procès depuis près de deux années. Mohamed Aissa, le ministre des Affaires religieuses, les avait notamment accusés de « saper le socle unissant les Algériens ».

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