Mali : un mort, des blessés et des milliers de cartes d’électeurs brûlées après des heurts à Kéniéba
Un jeune homme a été tué et des dizaines de milliers de cartes d’électeurs ont été brûlées lundi 11 juin lors d’affrontements dans une région aurifère du Mali, à moins de sept semaines de l’élection présidentielle, a appris l’AFP de sources concordantes.
![Des soldats maliens et français lors d’une offensive contre des groupes terroristes à Gao, le 21 février 2013. © STR/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/09/06/mali.jpg)
Des soldats maliens et français lors d’une offensive contre des groupes terroristes à Gao, le 21 février 2013. © STR/AP/SIPA
Les événements se sont produits lundi 11 juin à Kéniéba (ouest), chef-lieu du cercle du même nom, une région aurifère frontalière du Sénégal. « Mardi [12 juin], les marchés et écoles sont restés fermés et les forces de l’ordre sont partout », a indiqué à l’AFP un responsable de la préfecture. Selon lui, la tension restait vive dans la ville, survolée par un hélicoptère de l’armée, d’après des témoins.
Les heurts ont éclaté à la suite d’un différend entre travailleurs et responsables de la mine d’or de Gounkoto, exploitée par la compagnie sud-africaine Randgold Resources, selon les autorités et un communiqué de l’entreprise, qui dit employer « plus de 300 personnes de la localité ».
Des cartes biométriques brûlées
« Des manifestants se sont attaqués aux édifices publics en saccageant les bureaux de la préfecture [et] les résidences du premier adjoint et du deuxième adjoint au préfet », a affirmé dans un communiqué le ministère de l’Administration territoriale. « Lors de ces attaques, les cartes d’électeurs biométriques récemment reçues ont été également brûlées », a précisé le ministère.
Selon un communiqué du parti au pouvoir lu à la télévision publique, c’est l’ensemble des cartes d’électeurs du cercle de Kéniéba, comptant quelque 200 000 habitants, qui ont été détruites.
« Les manifestants ont marché vers la préfecture avec des armes blanches, avec le soutien des chasseurs traditionnels dozo, qui avaient des armes », a précisé un employé de la préfecture. « Ils ont brûlé tous les bureaux de la préfecture, brûlé les cartes d’électeurs », a également déclaré le député local Boubacar Sissoko.
« Les mines sont dans notre village et le village est pauvre »
« Les forces de l’ordre sont intervenues et c’est à ce moment qu’il y a eu un mort et sept blessés », a-t-il précisé. Ce bilan a été confirmé à l’AFP de source hospitalière locale.
Plusieurs manifestants réclament une meilleure répartition des richesses. « Les mines sont dans notre village et le village est pauvre. Ce n’est pas normal ! Et quand nous voulons réclamer des droits, nos élus ou autorité soutiennent les employeurs miniers, qui font pourtant beaucoup de bénéfices », a déploré Yessouf Diarra, un habitant âgé de 30 ans, sans emploi.
Un premier lot de près de quatre millions de cartes d’électeurs biométriques sont arrivées la semaine dernière à Bamako et ont commencé à être acheminées vers les centres régionaux en prévision de l’élection présidentielle du 29 juillet.
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