« Israël aux Israéliens! »

La nomination d’un Américain à la tête de la Banque centrale n’en finit pas de faire des vagues

Publié le 31 janvier 2005 Lecture : 1 minute.

La Loi du retour (aliyah), fondement du sionisme, qui confère à tout juif le droit de s’installer en Israël et d’y devenir citoyen sera-t-elle désormais réservée aux réfugiés et aux immigrants de seconde zone ? On pourrait le croire au vu des réactions suscitées dans la presse de Tel-Aviv par le choix de Stanley Fischer, personnalité incontestée de la finance internationale, qui a accepté de quitter Manhattan avec des émoluments sérieusement rognés pour venir prendre la direction de la Banque d’Israël.
Outre son « profil » ultra-libéral et les connivences qu’il manifeste avec le ministre des Finances Benyamin Netanyahou, c’est paradoxalement sa réussite professionnelle en Amérique que le quotidien Ha’aretz reproche à Fischer. Dans un pays qui a encaissé sans broncher l’arrivée massive d’immigrants, le plus souvent démunis, en provenance du Maghreb, d’Irak, du Yémen, de Russie et même d’Éthiopie, ce banquier prospère est accusé de « venir piquer le job des Israéliens » ! Pour le célèbre commentateur Shlomo Avineri, « les Israéliens ne sont pas habitués » à être dirigés par un étranger. C’est-à-dire par quelqu’un qui n’a pas payé le prix du service militaire, des difficultés économiques et de la vie quotidienne dans l’État hébreu. « Nous n’avons pas besoin qu’on nous importe des stars qui n’ont pas partagé notre expérience. » Les responsables de l’équipe d’Israël aux jeux Olympiques, qui savent ce qu’ils doivent au renfort de sportifs russes de haut niveau, ne sont sans doute pas de cet avis. Mais les partisans d’un « Israël aux Israéliens » enfoncent le clou : « Vous imaginez ce qui se passerait si Steven Spielberg et Henry Kissinger décidaient de poser leurs valises à Jérusalem ? »

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