Mondial 2018 – Égypte : Essam El-Hadary, le gardien qui a (presque) tout gagné
À 45 ans, le gardien des Pharaons s’apprête à disputer sa première Coupe du Monde. Une récompense pour un des plus grands portiers africains, dont le palmarès est impressionnant.
Essam El Hadary a tout gagné, ou presque. Souvent avec la sélection nationale et Al-Ahly, le club où il a passé treize ans (1995-2008), avant son premier exil, au FC Sion (Suisse). L’Égypte a gagné quatre CAN avec ce gardien d’aujourd’hui 45 ans (1998, 2006, 2008, 2010), et le club du Caire, le plus titré d’Afrique, lui doit en partie trois de ses Ligues des Champions, sept de ses titres, entre autres trophées tels la Coupe nationale, la Supercoupe d’Égypte et la Supercoupe d’Afrique.
Lors de ses brèves expatriation, il a également trouvé le moyen d’embellir un peu plus son CV, comme en Suisse et à Al-Merreikh, au Soudan. À ce jour, l’actuel gardien d’Al-Taawoun (Arabie Saoudite), totalise vingt-neuf titres collectifs et quelques récompenses individuelles, dont celle du meilleur gardien africain obtenu en 2006, 2008 et 2010.
Nkono : « Il est très professionnel dans tout ce qu’il fait »
La longévité d’El Hadary au plus haut niveau est exceptionnelle, même si la spécificité de son poste favorise la durée d’une carrière. Rien n’empêche d’imaginer que le fringant quadragénaire s’offrira un dernier tour de piste en juin 2019, lors de la CAN 2019, à condition que l’Égypte sorte parmi les deux premiers d’un groupe où figurent également la Tunisie, le Niger et le Swaziland.
« Je pense qu’il peut y parvenir. El-Hadary est une exception. On voit encore des joueurs évoluer jusqu’à 40 ou 41 ans, mais 45, c’est très rare. Cela veut dire qu’il est très professionnel dans tout ce qu’il fait. Je pense qu’il fait très attention à la récupération, à l’alimentation, au sommeil, etc… Sans cela, on ne peut pas tenir longtemps », résume l’ancien gardien international camerounais (112 sélections) Thomas Nkono, qui a stoppé sa carrière à presque 42 ans, après une dernière pige au Bolivar la Paz (Bolivie).
Un gardien qui ne fait pas dans le superflu
L’actuel entraîneur des gardiens de l’Espanyol Barcelone (Espagne) est évidemment curieux de voir comment le capitaine des Pharaons gérera la première Coupe du monde à plus de 45 ans (il les a eus le 15 janvier dernier). « Il faudra voir quel sera son comportement lors du premier match, face à l’Uruguay. Je pense qu’avec l’expérience qui est la sienne, il devrait être à la hauteur. C’est un gardien qui ne fait pas dans le superflu. Il est rigoureux, efficace, et très à l’aise sur les penalties. Maintenant, vous savez comment cela se passera s’il rate son premier match contre les Uruguayens : tout le monde lui tombera dessus, en disant qu’il est trop vieux, qu’il n’a plus le niveau. »
Derrière lui, la relève n’en peut plus d’attendre son tour…
El-Hadary, qui n’a pas disputé les deux derniers matches amicaux face au Portugal (1-2) et à la Grèce (0-1) le 23 et 27 mars dernier, sait que son palmarès et son immense carrière ne lui seront pas d’un grand secours s’il n’est pas à la hauteur de l’événement. Car derrière, la relève, incarnée notamment par Ahmad El-Shenawy (Zamalek) et Mohamed Awad (Ismaily) n’en peut plus d’attendre son tour, même si le premier, blessé, ne disputera pas la Coupe du monde…
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