Ernestine Gwet-Bell

Pionnière de la fécondation in vitro, ce médecin est à l’origine de la naissance de thommy, le premier bébé-éprouvette camerounais en 1998.

Publié le 31 janvier 2005 Lecture : 2 minutes.

On a baptisé son centre médical à Douala « la clinique du Bonheur ». Normal, depuis que le Dr Ernestine Gwet-Bell a ouvert avec cinq amis médecins (Berthe Bollo, Guy Sandjon, Monique Onomo, Nicole Akoung et Christian Pany) le premier centre de procréation médicalement assistée (PMA) du pays. Thommy, le premier bébé-éprouvette camerounais, y a vu le jour en 1998. En sept ans, leur audace a redonné le sourire à 300 jeunes mamans issues de pays de la sous-région, grâce à la fécondation in vitro (FIV). En plus des 150 naissances obtenues par insémination artificielle. Pour en arriver là, il a fallu passion et engagement, dans un environnement où les tabous culturels s’accommodent lentement de ce type de démarche. Autres obstacles relevés par le Dr Gwet-Bell, l’âge avancé de certaines candidates, autour de 40 ans, et le coût élevé des prestations (entre 800 000 et 1,5 million de F CFA [1 220-1 525 euros]).
L’équipe n’est pas peu fière de ses résultats, car « chez nous, une femme sans enfant ne joue pas son rôle, déplore-t-elle. Or, dans près de la moitié des cas, cette infertilité n’est pas irréversible. » Sur les 30 % de couples qui ont des difficultés de procréation en Afrique, 40 % des cas sont dus soit à des trompes bouchées, soit à la mauvaise qualité du sperme. Grâce à la PMA, des solutions sont possibles. Depuis le 10 décembre 2004, l’équipe du Dr Gwet-Bell a inauguré une nouvelle technique, l’Injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI). Mise au point en 1992, l’ICSI se révèle efficace contre des stérilités masculines pour lesquelles on ne disposait auparavant d’aucune solution, hors l’emploi du sperme d’un donneur, pour une FIV classique.
Le taux de réussite, autour de 30 %, est plus élevé. « C’est un peu plus délicat avec les hommes, car le problème est vite associé à la virilité », alors il faut y aller avec « élégance », explique le docteur. La cinquantaine rayonnante, mère de trois enfants et spécialiste en gynécologie-obstétrique formée dans les universités françaises, elle trouve encore le temps de multiplier les engagements : présidente du syndicat des médecins privés du Cameroun, responsable au Lions international… Un dévouement qui a suscité de nombreuses vocations, au premier rang desquelles celle de son fils cadet, actuellement en cinquième année de médecine à Paris.

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