Gabon : après la mort de plusieurs collégiens à Libreville, une famille porte plainte

La polémique enfle au Gabon sur les circonstances de la mort, fin mai à Libreville, de plusieurs collégiens. La famille de l’un d’eux a affirmé mercredi 13 juin avoir porté plainte pour « avoir plus d’informations », alors que certains évoquent la possibilité d’un crime rituel.

Une plage, à Libreville. Photo d’illustration. © AFP

Une plage, à Libreville. Photo d’illustration. © AFP

Publié le 13 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

« Nous avons déposé plainte pour avoir plus d’informations. Je ne sais pas comment mon enfant a pu trouver la mort, je veux une autopsie pour savoir comment il est mort », a déclaré par téléphone Naomie, mère de Darlin Stessy, 15 ans. Officiellement, son fils et trois autres collégiens de Libreville, âgés de 12 à 15 ans, sont morts par noyade fin mai.

Trois des quatre « victimes faisaient partie d’un groupe d’élèves du collège d’Akébé qui se baignait, dans l’après-midi du 25 mai, à la plage du Tropicana », non loin de l’aéroport de Libreville, a déclaré Steeve Ndong Essame Ndong, le procureur de la République, lors d’une conférence de presse du lundi 11 juin. « À ce stade des investigations, quatre décès par noyade sont à déplorer », a-t-il ajouté.

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Un crime rituel ?

Mais à Libreville, les parents de deux collégiens morts ont affirmé dans des médias locaux que des traces de coups étaient visibles sur les corps, suscitant des interrogations et la polémique sur les réseaux sociaux. Certains internautes ont évoqué la possibilité d’un crime rituel, consistant à prélever des morceaux de corps humain pour confectionner des fétiches. Des crimes qui se multiplient souvent à l’approche des échéances politiques.

Mardi, le ministre de la Communication, Guy-Bertrand Mapangou, a dénoncé ces « esprits malins et chagrins » qui, « à la veille de chaque consultation électorale […] s’éveillent pour voir dans chaque décès d’un Gabonais un crime qu’ils qualifient mécaniquement et tendancieusement de « crime rituel »».

Guy-Bertrand Mapangou en a profité pour fustiger « l’opposition […] qui refuse d’aller aux prochaines élections législatives », repoussées à deux reprises et dont la date n’est toujours pas fixée. D’après le ministre, l’opposition aurait « soudoyé » des blogueurs et des journalistes qui se sont fait le relais de l’affaire.

Une photo d’un groupe d’une quinzaine d’élèves du collège d’Akébé prise ce jour-là à la plage et sur laquelle figurent les trois élèves décédés circule sur Internet et dans certains médias. Des internautes ont évoqué la disparition de tout le groupe. L’information a été démentie par le procureur, qui a en revanche annoncé la fermeture de la plage.

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