RDC : la Belgique prête à accueillir Jean-Pierre Bemba

La Belgique s’est dite prête jeudi 14 juin à accueillir Jean-Pierre Bemba, acquitté de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. L’ancien vice-président congolais souhaite y rejoindre sa famille après une décennie passée en prison à La Haye.

L’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba à la Haye le 2 décembre 2009. © ED OUDENAARDEN/AP/SIPA

L’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba à la Haye le 2 décembre 2009. © ED OUDENAARDEN/AP/SIPA

Publié le 14 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Après l’acquittement surprise prononcé le 8 juin en appel par la Cour pénale internationale (CPI), « les autorités belges ont répondu favorablement à la demande de la Cour de permettre le séjour de Monsieur Bemba en Belgique, où réside sa famille, suite à sa mise en liberté provisoire », a annoncé dans un communiqué Didier Reynders, le chef de la diplomatie belge.

« La décision a été communiquée à la Cour et les démarches pratiques seront entreprises à cet effet dans les jours à venir », a-t-il ajouté.

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Jean-Pierre Bemba, qui a émis le souhait de se rendre en Belgique dès la communication mardi 12 juin de la décision de libération conditionnelle, « a demandé un visa de type C, de court séjour », a souligné Katrien Jansseune, une porte-parole de Theo Francken, secrétaire d’État belge à la Migration.

Cela l’autorisera, dans un premier temps, à séjourner jusqu’à 90 jours sur le sol belge, a précisé cette porte-parole, soulignant que l’Office des étrangers était saisi de cette demande de visa.

L’épouse et les enfants de l’ancien chef de guerre congolais vivent à Rhode-Saint-Genèse, commune cossue située à 15 km au sud de Bruxelles, là même où il avait été arrêté le 24 mai 2008 à la demande de la CPI.

Ancien riche homme d’affaires devenu chef de guerre puis vice-président, Jean-Pierre Bemba avait été condamné en première instance en 2016 à 18 ans de prison, la peine la plus lourde jamais imposée par la CPI, pour les meurtres, viols et pillages commis en Centrafrique par sa milice entre octobre 2002 et mars 2003.

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Quatre jours après le verdict d’acquittement, le Congolais avait quitté mardi soir le centre de détention de la CPI situé à La Haye.

Il restait toutefois depuis lors sous la surveillance de la Cour aux Pays-Bas, en attendant le feu vert des autorités belges à sa demande de visa. Une situation qui pourrait donc durer encore quelques jours avant l’obtention du titre de séjour.

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« Mettre sur pied son retour »

Mardi en fin de journée, après que la Cour internationale eut ordonné la remise en liberté de Jean-Pierre Bemba, son avocat Me Peter Haynes avait indiqué qu’« une série d’arrangements diplomatiques (était) nécessaire pour le transfert » vers l’étranger. Les autorités néerlandaises souhaitaient que le Congolais ne soit pas « lâché dans la nature » aux Pays-Bas, avaient-elles précisé.

Son procès, ouvert à La Haye en novembre 2010, était le premier de la CPI mettant en avant la responsabilité d’un commandant militaire quant à la conduite des troupes sous son contrôle.

La décision surprise d’acquittement intervient à un mois et demi du dépôt des candidatures à l’élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), prévue le 23 décembre pour remplacer le président Joseph Kabila. Ce dernier est arrivé au terme de son deuxième et dernier mandat en décembre 2016.

Adversaire de Joseph Kabila à l’élection présidentielle de 2006, Jean-Pierre Bemba va de l’avis général rejouer un rôle sur la scène politique congolaise, au moment où l’opposition affirme se chercher un candidat unique.

Il compte profiter de son séjour en Belgique pour « mettre sur pied son retour en RDC », selon Jean-Jacques Mbungani, un responsable de son parti politique établi à Bruxelles.

Toutefois, d’après ce responsable, il ne devrait pas s’exprimer publiquement avant le 4 juillet, date à laquelle est attendue la sentence définitive dans une affaire annexe de subornation de témoin lui ayant valu une condamnation en première instance à un an de prison et 300 000 euros d’amende en mars 2017.

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