Aide, mode d’emploi

Publié le 31 janvier 2005 Lecture : 2 minutes.

La stratégie proposée par le Projet du millénaire des Nations unies pour lutter contre l’extrême pauvreté et la maladie dans les pays les plus pauvres du monde est d’augmenter les investissements concernant les personnes (santé, éducation, alimentation, planning familial), l’environnement (sols, terre, eau, biodiversité) et les infrastructures (routes, électricité, ports), en se fondant sur les besoins spécifiques de chaque pays. Les plans d’investissement devront permettre d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
L’Europe semble décidée à élever son niveau d’aide. Cinq pays en sont déjà à 0,7 % de leur Produit intérieur brut (le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède), et six se sont récemment engagés à le faire (la Belgique, l’Espagne, la Finlande, la France, le Royaume-Uni et l’Irlande). L’Allemagne fera connaître ses intentions prochainement. Un pas décisif pourrait être franchi par l’Union européenne. Les États-Unis et le Japon devraient suivre le mouvement. Le débat n’est donc plus de savoir s’il faut accroître l’aide, mais quelle est la meilleure manière de la distribuer.

Le principe de base du rapport est que l’aide étrangère doit obtenir des résultats. Dans cette perspective, sa première recommandation est que l’aide soit conçue et mesurée en fonction des objectifs quantitatifs arrêtés pour 2015. Se fixer comme but de réduire la mortalité infantile des deux tiers en 2015 doit être ainsi une manière de s’assurer que les pays donateurs et les pays bénéficiaires ne se renverront pas la balle comme par le passé.
En second lieu, dans chaque secteur, l’aide sera distribuée selon des critères provisoires mesurables et selon un calendrier précis. Pour combattre le paludisme, par exemple, des bilans provisoires indiqueront quelle proportion de familles rurales reçoit gratuitement à certaines dates des moustiquaires et des médicaments. Dans le cas du sida, les bilans donneront le nombre de malades qui suivent un traitement antirétroviral. Dans le secteur de la santé en général, les bilans indiqueront le nombre d’hôpitaux en construction ou en activité, et la proportion de médecins et de professionnels de la santé dans chaque district.
Troisièmement, les gouvernements, les donateurs et la société civile prépareront des directives de mise en application précises qui prévoiront des audits ponctuels, une évaluation des résultats et la publication des indicateurs de performance. De grandes organisations de la société civile comme Transparency International et des cabinets comptables privés veilleront à ce que les attributions d’aide accrue aillent bien aux destinataires. Seuls les gouvernements ayant accepté par écrit l’application de ces mesures de rigueur recevront l’aide accrue.

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Quatrièmement, des plans d’investissement spécifiques seront élaborés par les gouvernements des pays en développement en partenariat avec les organisations locales, les donateurs et les institutions internationales, afin de s’assurer que l’on respecte les réalités locales. Les plans varieront d’un pays à l’autre en fonction des conditions sanitaires (par exemple, présence ou absence de paludisme), des conditions agronomiques (cultures arrosées par la pluie ou dépendant de l’irrigation) et des conditions de transport (territoires enclavés ou bien régions côtières).

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