Centrafrique : Paris, Londres et Washington s’opposent à une livraison d’armes chinoises
La France, le Royaume-Uni et les États-Unis se sont opposés jeudi 14 juin aux Nations unies à une demande d’importation d’armes chinoises en Centrafrique, soumise depuis 2013 à un embargo. Cette requête était pourtant soutenue par la Minusca.
La ministre centrafricaine de la Défense, Marie-Noëlle Koyara, avait déposé le 5 juin auprès du comité des sanctions de l’ONU une demande d’exemption à l’embargo qui pèse sur la Centrafrique pour obtenir l’autorisation d’importer du matériel chinois : véhicules blindés, mitrailleuses, grenades lacrymogènes et autres équipements et munitions destinés à sa police et son armée.
Mais la France et les États-Unis s’y sont opposés, faisant remarquer qu’il n’y avait pas de menace d’attaque aérienne contre la Centrafrique pouvant justifier l’acquisition d’armes anti-aériennes. De son côté, le Royaume-Uni s’est inquiété du transit par le Cameroun des cargaisons d’armes concernées, sans escorte jusqu’à la frontière centrafricaine. Depuis l’embargo de 2013, une exemption avait été accordée en 2017 par le comité des sanctions pour l’importation d’armes en provenance de Russie.
Une demande appuyée par la Minusca
La demande d’exemption de Bangui était soutenue par la mission d’entraînement en Centrafrique de l’Union européenne et par la Minusca, la mission de l’ONU en Centrafrique, qui subit régulièrement des attaques de groupes armés. Depuis le début de l’année, la Minusca a perdu cinq soldats.
Dans le détail, l’équipement dont la Chine voulait faire don à Bangui incluait notamment 12 véhicules blindés légers, quatre véhicules d’assaut, 50 pistolets, six fusils de précision, une quarantaine de mitrailleuses de divers calibres, 300 roquettes, 500 grenades anti-chars, 15 grenades lacrymogènes et 750 000 munitions de divers types.
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