Mondial 2018 : Égypte-Uruguay (0-1), « un résultat logique » pour Carteron
Nommé mardi dernier entraîneur du prestigieux Al-Ahly SC, Patrice Carteron nous livre son analyse de la rencontre entre l’Égypte d’Hector Cúper et l’Uruguay (0-1).
Jeune Afrique : La victoire de l’Uruguay s’est dessinée dans les derniers instants de la partie. Ce résultat est-il normal ?
Patrice Carteron : Oui, dans la mesure où l’Uruguay a su se créer davantage d’occasions. El-Shenawy a réussi à retarder l’échéance, il a été sauvé par son poteau. Certes, je m’attendais à mieux de la part de l’Uruguay, mais son succès est logique. L’Égypte a beaucoup reculé en seconde période et c’est difficile de tenir dans ce genre de situation. Physiquement, les Sud-Américains ont été plus forts.
L’urgence de la situation pourrait-elle précipiter le retour de Salah ?
C’est possible. Je souhaite pour l’Égypte qu’il soit là. Avec lui, elle aurait pu gagner ce match 1-0. Hector Cúper a bâti un système de jeu bien précis, avec une grosse défense et une capacité à faire très mal en contre. Je ne suis pas certain que les Pharaons puissent jouer autrement. L‘équipe n’est pas la même avec ou sans Salah. S’il est là contre la Russie, cela peut changer les choses. Les Égyptiens n’auront pas le choix : il faudra faire un résultat avant d’affronter l’Arabie Saoudite pour espérer se qualifier pour les huitièmes de finale.
L’enthousiasme était clairement égyptien
Essam El-Hadary n’a pas été titularisé par Hector Cúper. Cela vous-a-t-il surpris ?
Un peu, bien sûr. Mais ici, cela ne semble pas avoir surpris tant que ça les supporters des Pharaons. El-Hadary est très respecté, mais ils savent aussi qu’El-Shenawy, le gardien d’Al-Ahly, est très fort. Il l’a d’ailleurs prouvé à plusieurs occasions, en première mi-temps devant Cavani (8e, 81e), et surtout Suarez (48e, 72e). Il n’a pas eu beaucoup d’arrêts à faire, mais il a su se montrer décisif. Jusqu’au but de Gimenez.
En première mi-temps, on avait vu une équipe égyptienne plus volontaire…
Oui, l’enthousiasme était clairement égyptien. Les Pharaons ont su se créer quelques opportunités. Pas forcément de grosses occasions, mais il y avait une envie de jouer. Je m’attendais davantage à ce qu’ils soient dans un registre plus défensif et qu’ils jouent en contre. Ce qui était assez marquant, c’est le pressing effectué sur le porteur du ballon. Cela a vraiment gêné les Uruguayens. La Celeste n’est pas l’équipe la plus spectaculaire de cette Coupe du monde, elle a été perturbée par l’organisation égyptienne. Mais au final, les Pharaons ont eu du mal physiquement en seconde période et ils n’ont pas su se montrer dangereux en seconde période.
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