Le ministre tunisien des Affaires étrangères en Italie, après une controverse sur l’immigration
Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, est attendu mercredi en Italie pour une visite officielle d’une journée qui intervient sur fond de polémique après la mort de migrants tunisiens qui tentaient de rallier l’Italie.
Cette visite de Khemaies Jhinaoui vise à « renforcer les relations bilatérales », a précisé le service de communication du ministère des Affaires étrangères tunisien. Selon un responsable du ministère, cela fait suite aux dernières déclarations du ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini qui avait qualifié de « délinquants » les migrants tunisiens ralliant illégalement l’Italie.
« Ici, de plus en plus d’immigrants clandestins arrivent de Tunisie, ceux-ci ne sont pas des réfugiés de guerre, mais souvent des délinquants et des ex-détenus », avait-il posté sur son compte Facebook le 3 juin.
Le naufrage, la veille, d’une embarcation avait causé la mort d’une soixantaine de migrants au large de l’île de Kerkennah. Ce drame a provoqué une crise au sein de l’exécutif tunisien. Vingt responsables sécuritaires ont été limogés le 6 juin par le ministère de l’Intérieur dans le cadre de l’enquête ouverte après le naufrage. Parmi eux, le chef du district de la sûreté nationale de Kerkennah et le chef du district de la garde nationale de Sfax.
Quelques heures plus tard, Lotfi Brahem, ministre de l’Intérieur, était à son tour démis de ses fonctions.
L’Italie est devenue cette année le principal partenaire commercial de la Tunisie, devançant la France selon l’analyse d’une ONG tunisienne, l’Observatoire tunisien de l’économie, s’appuyant sur des chiffres du FMI. Mais elle est aussi la destination d’un nombre croissant de migrants tunisiens.
Depuis le début de l’année, près de 6.000 migrants tentant la traversée ont été recensés en Tunisie, a indiqué début juin le ministère tunisien de l’Intérieur, après un naufrage qui a coûté la vie à plus de 83 personnes, selon le dernier bilan en date. Cette visite intervient alors que le gouvernement tunisien est déstabilisé par des tiraillements politiques à l’approche des élections législatives et présidentielle de 2019.
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