Émigrer en Israël ?
Les juifs se laissent de moins en moins tenter par l’installation en Terre promise.
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Israël n’a plus la cote dans le coeur des Juifs sud-africains. C’est la conclusion que le Centre Kaplan d’études juives de l’université du Cap tire, non sans amertume, de son dernier sondage sur les envies d’ailleurs de la communauté israélite d’Afrique du Sud (qui compte environ 70 000 membres), et dont rend compte le quotidien Haaretz. En 2006, la plupart des sondés – 78 % – déclarent n’avoir aucune intention de quitter la nation Arc-en-Ciel. En 1998, ils n’étaient que 44 %. Pis : dans le classement des destinations d’exil, la Terre promise s’est fait voler la vedette par l’Australie, qui récolte 31 % des suffrages, contre 23 % pour Israël. En 1998, les deux pays occupaient la première place ex aequo.
En 2001, la Jewish Agency (qui fait la promotion de l’Aliyah, le retour sur la Terre promise) a fait de l’accueil des Juifs sud-africains en Israël l’une de ses priorités, proposant une prime de 10 000 dollars à chaque famille immigrante. Mais le gain n’a pas joué son rôle habituel d’appât. Les Juifs sud-africains ne sont pas plus de 200 à s’installer en Israël chaque année. Au départ, la prime était réservée aux ressortissants de « pays en difficultés », dont l’Afrique du Sud ne faisait pas partie. Mais, à cause de la criminalité croissante et de la crise économique, Pretoria a rejoint cette catégorie « privilégiée ».
« On ne peut acheter les immigrants ou utiliser la coercition. Nous nous voyons comme des facilitateurs de l’Aliyah », reconnaît, lucide, Anat Carmel Kagan, de la Jewish Agency. Pour Mendel Kaplan, ancien de la Jewish Agency, deux facteurs sont déterminants dans le choix d’Israël : des opportunités d’emploi et un contact avec le pays pendant une longue période, à l’adolescence par exemple. Dorron Kline, directeur de projet au Telfed, la Fédération sioniste sud-africaine, se console ainsi : « En 2002, quand on immigrait en Israël, on avait droit à des questions du genre : « qui vous a chassé », ou « quand avez-vous perdu votre emploi ? » Aujourd’hui, Israël est un premier choix, on y vient par envie et pas à cause de la mauvaise conjoncture en Afrique du Sud. »
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