Algérie : crise au sein du parti du président Bouteflika
Début de crise. Les membres du bureau politique limogés fin mai par Djamel Ould Abbès, secrétaire général du FLN, ont réagi ce lundi 18 juin dans un communiqué dans lequel ils se considèrent toujours comme membres du parti.
Huit sur les douze membres écartés du bureau politique du Front de libération nationale (FLN) ont rendu public lundi 18 juin, un communiqué dans lequel ils contestent la décision qualifiée d’« illégale » du secrétaire général du parti.
Dernièrement exclus par Djamel Ould Abbès, ces membres demandent qu’une session du comité central soit organisée au plus vite.
D’où vient la crise ?
Djamel Ould Abbès a effectué mercredi 30 mai un large remaniement du bureau politique du parti. Seuls quatre membres ont été reconduits : Leila Tayeb, Saïd Bendaida, Mohamed Guemama et Ahmed Boumehdi.
Quinze nouveaux membres ont fait leur entrée dans l’instance dirigeante du vieux parti, parmi eux : l’ancien ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf, ainsi que Mustapha Karim Rahiel, l’ancien chef de cabinet de l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal.
Que reprochent-ils à Ould Abbès ?
Selon les membres écartés, le secrétaire Djamel Ould Abbès n’a pas les prérogatives de désigner ou de limoger des membres. Il « s’est permis de désigner un nouveau bureau politique en dehors d’une session de volonté du comité central, bloqué depuis 20 mois », déplorent les huit contestataires dans leur communiqué.
« La décision qui a été prise par le secrétaire général du parti constitue un grave précédent dans l’histoire du parti, une atteinte flagrante et une confiscation des prérogatives du comité central qui est la plus haute instance entre deux congrès », précisent-ils.
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Les contestataires s’appuient sur l’article 42 des statuts du parti qui stipule que les membres du bureau politique sont élus par le comité central sur proposition du secrétaire général. Les membres sortant du bureau politique (BP) soutiennent ainsi que « la seule instance habilitée à remanier le bureau politique est le comité central ». C’est pourquoi ils estiment être toujours membres « légitimes » du BP et exigent la tenue du comité central le 30 juin.
Pourquoi font-ils appel aux autorités ?
Les ex-membres du FLN assurent qu’ils prendront et suivront les démarches et procédures nécessaires afin d’annuler cette décision, souhaitant que les autorités « veillent à faire appliquer et respecter les dispositions de la loi organique des partis politiques notamment en ce qui concerne la gestion des affaires de manière démocratique et transparente et à respecter leurs statuts ».
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