La politique, ça s’apprend !

Des associations s’efforcent de mobiliser la société civile marocaine en vue des prochaines élections.

Publié le 30 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Emissions de télé, clips vidéo, SMS, mailings, cercles de discussion, concerts de soutien La société civile marocaine rivalise d’ingéniosité pour convaincre les citoyens égarés de retrouver le chemin des urnes et, si possible, de les détourner des extrémistes, au premier rang desquels, bien sûr, les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD), grands vainqueurs des dernières législatives.
« Pourquoi participer aux élections en 2007 ? » L’Association des lauréats de la prestigieuse université Al-Akhawayn, qui fournit abondamment en managers les grandes entreprises du pays, a organisé sur ce thème une conférence à Casablanca, le 17 octobre. Étudiants, journalistes et membres du gouvernement (notamment Abderrahim Harrouchi, le ministre du Développement social) ont longuement débattu, sans toutefois apporter de propositions nouvelles. « Si le Maroc est incapable d’assurer notre avenir, alors je file poursuivre mes études aux États-Unis avant de m’y installer. S’il n’y a plus d’espoir, dites-le-nous ! » s’est exclamé un jeune diplômé. Apparemment, le chemin de la réconciliation entre les jeunes, surtout les mieux formés, et la politique est encore long.
C’est pourtant la mission que s’assigne une nouvelle association baptisée « 2007 Daba » (2007, maintenant). Parmi ses fondateurs figure tout le gotha du monde de la finance et de l’entreprise, de Moulay Hafid Elalamy, PDG du groupe Saham et patron des patrons (CGEM), à Fathia Bennis, directrice du principal opérateur boursier de la place (MaroClear), sans oublier le publicitaire Noureddine Ayouch, qui préside l’association.
Les principales « cibles » de 2007 Daba ? D’une part, les classes moyennes et supérieures ; de l’autre, les femmes et les jeunes. Ses principaux objectifs ? Augmenter de 25 % le taux de participation de ces derniers aux différents scrutins ; donner aux élites l’envie de s’engager ; accroître de 20 % le nombre des adhésions aux différents partis. L’association indique avoir alloué 9 millions de dirhams (815 000 euros) au financement de son plan d’action.
Bien entendu, d’autres associations s’efforcent aussi de contribuer à l’assainissement des pratiques politiques. C’est notamment le cas du collectif Démocratie et liberté, du groupe Dynamique alternative, mais aussi du National Democratic Institute for International Affairs (NDI). Émanation directe du parti démocrate américain, ce dernier, qui est dirigé par l’ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright, organise des séminaires de formation sur le développement démocratique à l’intention des représentants des partis, toutes tendances confondues. Il s’est particulièrement illustré lors des dernières législatives en dispensant une formation aux femmes qui étaient pour la première fois candidates à la députation.
Parallèlement, depuis le lancement, en 2002, d’une Commission nationale de moralisation de la vie publique, différentes équipes mises en place par le roi poursuivent une réflexion sur ce thème.

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