RDC : Joseph Kabila va parler « avant le 20 juillet », selon le président de l’Assemblée
Le président congolais Joseph Kabila va s’exprimer d’ici le 20 juillet devant le Parlement réuni en Congrès à un moment décisif de la préparation des élections prévues le 23 décembre, a indiqué mardi le président de l’Assemblée nationale.
« J’annonce ici qu’au cours de la session qui s’ouvre, donc avant le 20 juillet, il est prévu que le président de la République chef de l’État, son excellence Joseph Kabila Kabange, s’adresse à la Nation », a déclaré le président de l’Assemblée Aubin Minaku en ouverture de la session extraordinaire du Parlement.
Cette potentielle déclaration du président coïnciderait avec le calendrier en vue de l’élection, puisque le 25 juillet marque l’ouverture du dépôt des candidatures à la présidentielle. Une procédure qui prendra fin le 8 août.
Suspicion
Joseph Kabila, qui ne peut pas se représenter, ne s’est pas exprimé depuis sa conférence de presse du 26 janvier. Il affirme qu’il respectera la Constitution sans déclarer publiquement qu’il quittera le pouvoir ni donner des signes dans le choix d’un dauphin, nourrissant la suspicion de ses adversaires.
La session extraordinaire du Parlement va examiner parmi six textes une proposition de loi garantissant le statut des anciens chefs de l’État, a ajouté le président de l’Assemblée en énonçant l’ordre du jour. Joseph Kabila, 47 ans, est à ce jour le seul concerné puisque tous les anciens présidents congolais sont morts (Joseph Kasa-Vubu, Mobutu Sese Seko, Laurent-Désiré Kabila).
La proposition de loi, dont le texte n’est pas encore public d’après le Parlement, a reçu le feu vert de la présidence qui s’y opposait jusqu’à présent, a indiqué une source parlementaire.
Des élections fin 2018
Le texte doit compléter la Constitution qui prévoit que les anciens chefs de l’État sont sénateurs à vie, avec des dispositions sur leurs ressources, leur sécurité personnelle et leur statut juridique.
Je ne sais pas vous dire s’il va quitter le pouvoir
Les ex-présidents congolais pourront être poursuivis pour « tout crime économique, tout crime contre l’humanité, tout crime de guerre », avance un parlementaire qui a participé aux travaux en commission. « Les juridictions nationales ont primauté sur les juridictions étrangères », ajoute-t-il.
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« C’est une loi qui garantit l’après-mandat de tout chef d’État, en commençant par Joseph Kabila, qui est notre premier chef d’État élu », a déclaré le sénateur de la majorité Thekys Mulaila Thenga Bandzuh.
« Je ne sais pas vous dire s’il va quitter le pouvoir », répond-il à la question que tout le monde se pose en RDC. Des opposants voient à travers cette loi un signe selon lequel le président va bien quitter le pouvoir, mais restent prudents.
« Il faut que le président Kabila lorsqu’il va s’exprimer devant le Congrès, réaffirme qu’il y aura élection à la fin de l’année, qu’il y aura alternance. Deuxième chose, qu’il nous confirme qu’il ne sera pas candidat à un troisième mandat », avance le député Juvénal Munubo, député proche de l’ex-président de l’Assemblée Vital Kamerhe.
Des opposants refusent que cette proposition de loi sur les ex-chefs d’État puisse aussi concerner d’autres cadres du régime (président des Assemblées, haut-fonctionnaires, conseillers…).
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