Jamais avec ma fille

Publié le 30 octobre 2006 Lecture : 1 minute.

« Déterminer le sexe du ftus lors d’un diagnostic prénatal est un crime puni par la loi pour ceux qui le font, ceux qui le font faire et ceux qui l’encouragent. » Voici ce que l’on peut lire en anglais et en tamoul dans le couloir qui mène à la salle des échographies de la maternité de Pondichéry, en Inde. Mais malgré cet avertissement, le fticide féminin reste une pratique très courante, au point qu’il aurait entraîné, au cours des vingt dernières années, un déficit de dix millions de femmes. En 2006, seulement 80 filles sont nées pour 100 garçons dans les État du Nord comme l’Haryana ou le Pendjab. Face à cette catastrophe, les sociétés d’obstétrique et de gynécologie tirent la sonnette d’alarme et qualifient l’interruption de grossesse discriminatoire de « crime contre l’humanité ». Mais rien n’y fait, les mentalités n’évoluent pas : chaque année, 500 000 ftus féminins sont éliminés.

Conséquence : les filles à marier manquent cruellement, d’où la mise en place d’une véritable traite. Les parents vendent leurs filles à des hommes, qui, dans la plupart des cas, ne les épousent pas mais s’en servent comme « mariées sexuelles ». Elles sont ensuite revendues – ou « partagées » par souci d’économie. Et lorsque les associations ou la police tentent de les secourir, elles se heurtent aux réactions violentes des parents. Une des chansons les plus populaires n’a-t-elle pas pour refrain : « Pourquoi es-tu venue au monde, ma fille, quand un garçon je voulais ? Va donc à la mer remplir ton seau : puisses-tu y tomber et t’y noyer » ?

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