Gérer les contraintes du « Black Economic Empowerment »

Publié le 30 octobre 2006 Lecture : 1 minute.

Les initiés prononceront « BEE » (bii, comme pour désigner une abeille). Le Black Economic Empowerment est un concept sud-africain mis en place en 2000, qui trouve sa justification dans les inégalités sociales créées par l’apartheid. On pourrait le résumer à une discrimination positive dans les entreprises en faveur de la population noire. C’est en réalité beaucoup plus que cela : un véritable laboratoire économique de redistribution des richesses, doublé d’une donnée structurelle indispensable pour l’accès au marché sud-africain.
En clair, toute entreprise doit remplir des obligations dans cinq domaines. Dans chacun, ses performances seront mesurées (scorecard). Ce score sera déterminant dans les appels d’offres et autres processus d’attribution des marchés. Prenons l’exemple de la charte de la construction, signée en mars 2006. Toutes les entreprises opérant dans ce secteur ont cinq ans pour réaliser les objectifs suivants : 25 % du capital doit être détenu par des intérêts noirs, dont 10 % par des femmes ; 40 % des sièges au conseil d’administration devront être confiés à des personnes noires ; 30 % à 50 % des cadres devront être noirs ; 70 % des achats devront être réalisés auprès d’entreprises BEE.
Pour l’instant, le BEE n’a pas fait ses preuves en termes de redistribution des richesses. Ses détracteurs l’accusent déjà d’être un système qui ne profite qu’à une petite frange de la population, qu’à de rares personnalités qui se retrouvent « gratuitement » au conseil d’administration de dizaines de sociétés. Mais il est trop tôt pour un bilan. Le véritable souci est de trouver suffisamment de personnes noires qualifiées pour « alimenter » le système.

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