Festival Gnaoua 2018 : le Maroc célèbre les grands maâlems et les artistes de la relève

La 21e édition du Festival Gnaoua et musiques du monde fait la part belle aux jeunes talents de la tagnaouite, du 21 au 23 juin. En parallèle, Essaouira accueille un symposium sur les musiques en Méditerranée, dirigé par le conseiller du roi, André Azoulay.

Hamid El Kasri sur la scène du festival d’Essaouira lors de l’édition 2016. © Festival Gnaoua

Hamid El Kasri sur la scène du festival d’Essaouira lors de l’édition 2016. © Festival Gnaoua

CRETOIS Jules

Publié le 21 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Les organisateurs du Festival Gnaoua et musiques du monde, comme les habitués, s’en souviennent encore : en 2015, sur scène, un des plus grands noms de la musique gnaoua, Mahmoud Guinea, avait remis – devant les spectateurs – son guembri à son fils Houssam.

Un geste hautement symbolique : même la très officielle Agence marocaine de presse, la MAP, titrait une dépêche : « Mahmoud Guinea passe le témoin à son fils ». Un an plus tard, le maâlem s’éteignait. Cette année, le public pourra écouter Hossam Guinea. À l’affiche de la 21e édition du festival, les jeunes talents sont en effet à l’honneur.

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Des Casablancais et une maâlema

Les programmateurs ont même insisté sur cet aspect en préparant trois soirées intitulées « la relève ». La soirée du 22 juin est ainsi consacrée aux artistes de Marrakech, autre place forte de la tagnaouite avec Essaouira. Hicham Merchane, né en 1976, fils du maâlem Abdelkébir Merchane, se produira sur scène avec deux autres artistes marrakchis. Le lendemain, place à « la relève d’Essaouira ».

Fatoumata Diawara, Hicham Merchane, Asmâa El Hamzaoui…

La soirée la plus originale est peut-être celle du 21 au soir, jour d’ouverture du festival. Trois jeunes talents casablancais se montreront au public. L’occasion de découvrir des parcours musicaux différents, tracés à distance des zaouïas marrakchies et souiries, par des artistes qui ne jouissent pas tous d’une illustre descendance.

Après être montée sur la scène de Dar Loubane pour sa première venue au festival, la jeune maâlema, elle aussi Casablancaise, Asmâa El Hamzaoui foulera cette fois les planches de la grande scène Moulay Hassan, aux côtés de la star étrangère de cette édition : Fatoumata Diawara. Une belle visibilité offerte aux femmes, dont le rôle dans la tradition gnaoua est majeur, mais qui sont rarement à la tête de formations musicales.

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Un sérieux symposium

En parallèle du festival, dans le plus grand des calmes, une très sérieuse rencontre est organisée à Dar Souiri, à l’entrée de la médina, du 18 au 23 juin. Il s’agit de la 12e édition du « Symposium sur les musiques et sons en Méditerranée », organisé annuellement par l’International Council for Traditional Music, avec le soutien de l’Université de Columbia. Pour la première fois, l’événement a lieu en Afrique du Nord.

Nass El Ghiwane, Hisham Aidi…

À la manœuvre, on retrouve André Azoulay, le président et fondateur de l’Association Essaouira Mogador, coorganisatrice de cette 12e édition, également conseiller du roi, natif d’Essaouira, et le père de l’actuelle directrice générale de l’Unesco Audrey Azoulay. Des universitaires de différents horizons discutent – en anglais, français et arabe – des célèbres Nass El Ghiwane, des différentes traditions de vocalisation coranique, ou encore de Paul Bowles – il a séjourné au Maroc – et de la musique.

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À ne pas rater, le 22 juin, Hisham Aidi, l’auteur marocain du passionnant livre Rebel Music et enseignant aux États-Unis présentera son nouveau champ de travail : les parcours mêlés des pratiques musicales et politiques entre Tanger et La Havane.

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