Dans les coulisses de l’Élysée

Le récit par Valéry Giscard d’Estaing des dernières années de son septennat.

Publié le 31 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

L’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing vient de faire paraître le tome III de ses Mémoires, Le Pouvoir et la Vie, avec comme sous-titre « Choisir ». L’Afrique n’est guère présente dans cet ouvrage, qui couvre la période 1978-1981, alors que l’Europe, l’Inde, la Pologne, la Chine, l’Afghanistan, les États-Unis, l’Union soviétique, par exemple, font l’objet de longs développements. L’un des premiers chapitres est intitulé « Le voyage en Côte d’Ivoire », où l’ancien président s’est rendu en janvier 1978 ; mais s’il évoque un peu ce qu’il y a vu, l’essentiel du récit de son entretien avec Houphouët-Boigny concerne la politique intérieure française.
Bien entendu, il mentionne sa relation avec l’empereur Bokassa, dont il rappelle que c’est lui qui a envoyé l’armée française le remplacer par David Dacko, mais c’est surtout pour se défendre de l’accusation portée contre lui à propos des fameux diamants qui lui ont été offerts et qui ont été pour beaucoup dans sa propre chute. D’autres épisodes africains de la période ne sont guère évoqués, par exemple quelques rencontres avec des personnalités africaines, les conférences franco-africaines de Paris en 1978, pendant laquelle les parachutistes français intervenaient au Shaba, ou celle de Kigali en 1979, où Giscard lança son projet de Trilogue (coopération Europe-pays arabes pétroliers-pays africains), ni son spectaculaire voyage en Guinée en 1978, qui scella une réconciliation attendue depuis vingt ans.
De même que la question du Moyen-Orient n’est pas approfondie, alors que Sadate vient de se rendre à Jérusalem, que furent signés en 1978 les accords de Camp David, et que Giscard en personne renversa la politique gaulliste – réticente vis-à-vis de l’ONU et hostile à ses opérations de maintien de la paix – en se rendant devant l’Assemblée générale à New York et en envoyant un fort contingent français au sein de la Finul au Liban.
C’est un livre qui éclaire admirablement la psychologie de son auteur, et détaille avec un luxe de détails impressionnant la manière dont, avec l’aide de Jacques Chirac, François Mitterrand remporta finalement la lutte pour la présidence de la France. Précieux témoignage donc, surtout sur la politique intérieure française.
Et puis, une fort curieuse confusion de dates : parlant, de manière très critique, de celui qui le battra en mai 1981 et le remplacera à l’Élysée, Giscard mentionne que François Mitterrand « gérait en 1966 et 1967 la répression des premiers soulèvements en Algérie », ce qui ne fait jamais qu’une erreur de plus de dix ans (Mitterrand fut ministre de l’Intérieur en 1954-1955).

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