Au bord du gouffre

Publié le 30 octobre 2006 Lecture : 1 minute.

Après avoir démenti à plusieurs reprises la présence de ses troupes en territoire somalien, Mélès Zenawi, le Premier ministre éthiopien, a admis que son pays était « techniquement en guerre » contre l’Union des Tribunaux islamiques, la milice fondamentaliste qui est en passe de conquérir la Somalie. Après une série de défaites militaires, le gouvernement transitoire du président Abdullahi Youssouf ne contrôle plus guère que la ville de Baidoa, où il est assiégé.
Pour protester contre la déclaration de Zenawi, une manifestation monstre a eu lieu à Mogadiscio, le 27 octobre. Et les Tribunaux islamiques ont ouvert dans tout le pays des bureaux de recrutement pour le djihad.
Un officier éthiopien avait été arrêté, le 24 octobre, à Kismayo, un port du sud de la Somalie que les troupes loyalistes avaient tenté, sans succès, de reprendre aux islamistes. L’interrogatoire du prisonnier avait confirmé la participation aux combats de quelque deux cents militaires éthiopiens venus soutenir le gouvernement somalien. « Contrairement aux affirmations des Tribunaux islamiques, a-t-il précisé à l’agence Reuters, aucune division de notre armée n’est présente en Somalie. Il n’y a que des coopérants militaires, ce qui signifie malgré tout, comme l’a dit notre président, que nous sommes techniquement engagés dans ce conflit. »
Autre protagoniste plus ou moins masqué du conflit somalien (elle serait, dit-on, le principal fournisseur d’armes des islamistes), l’Érythrée prend à témoin la communauté internationale de « l’interventionnisme » de l’ennemi héréditaire éthiopien. Quant au Kenya, il redoute d’être déstabilisé par l’arrivée hebdomadaire de plusieurs milliers de réfugiés somaliens. Ce pays assure actuellement la présidence de l’Autorité intergouvernementale de développement (Igad), une communauté regroupant six pays d’Afrique de l’Est et de la Corne. Celle-ci ayant été chargée par l’Union africaine de suivre le dossier somalien, le Kenya ne cesse d’appeler à l’envoi d’urgence d’une force d’interposition africaine. L’UA « demeure saisie du dossier ». Et c’est à peu près tout.

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