Apprivoiser le désert

Plus de 5 milliards de dollars d’investissements au profit des wilayas du Sud, notamment pour l’amélioration des conditions de vie.

Publié le 30 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

L’essentiel des richesses pétrolières et gazières de l’Algérie se trouve sous les sables du Sahara. Cette immensité désertique qui représente 80 % du territoire présente l’une des densités de population les plus faibles de la planète. Moins de 5 % des 33 millions d’Algériens y résident. Etendu sur 1,2 million de km², le Sud algérien commence là où s’achèvent les Hauts Plateaux. Il se subdivise en dix wilayas : Adrar, Béchar, Biskra, el-Oued, Ghardaïa, Illizi, Laghouat, Ouargla, Tamanrasset et Tindouf.
Le 14 janvier 2006, le Conseil des ministres a entériné un programme complémentaire de développement au bénéfice des wilayas du Sud. Les investissements prévus sont de l’ordre de 377 milliards de DA (plus de 5 milliards de dollars, dont 4 milliards dédiés exclusivement à l’amélioration des conditions de vie des populations). Ces efforts financiers s’ajoutent à ceux consentis par le plan quinquennal de soutien à la croissance qui avait octroyé au Grand Sud une enveloppe de 300 milliards de DA. Les secteurs privilégiés ? L’habitat, avec la construction de 60 000 logements ; l’enseignement supérieur, avec la création de 10 000 places pédagogiques supplémentaires et trois cités universitaires d’une capacité 2 500 lits chacune ; l’éducation nationale avec 14 nouveaux lycées et 50 écoles primaires ; ainsi que la santé, avec la réception de neuf hôpitaux, dont deux CHU, vingt cliniques et treize centres spécialisés. Cependant, le chantier phare retenu par le programme complémentaire pour le Sud concer,e le transfert d’eau de la gigantesque nappe d’Ain Salah vers la région de Tamanrasset. Un travail titanesque sur une distance de 700 kilomètres. A la faveur de ces investissments, la capitale du Hoggar, Tamanrasset devrait pouvoir rivaliser avec les grandes villes africains du Sahel, maus sutout rendre plus attractive l’exploitation des richesses minières (or, diamant et uranium) dont son sous-sol est pourvu.
Un proche du président Abdelaziz Bouteflika assure que ce « programme vise à vaincre le défi des distances qui séparent les populations dans cette région si généreuse vis-à-vis du reste du pays. C’est pourquoi le développement du réseau routier a mobilisé près de 15 % de l’enveloppe globale. » De nouveaux axes devraient relier les chefs-lieux de wilayas, réduisant ainsi les temps de trajets et facilitant les échanges. En plus des projets de développement inscrits dans le programme spécial, la région continue de recevoir des flux d’investissements, nationaux ou étrangers, dans le secteur des hydrocarbures et de l’énergie. Deux projets, situés à Adrar, méritent une mention particulière : une raffinerie d’une capacité de 600 000 tonnes par an et une centrale électrique d’une puissance record de 8 000 mégawatts dont la production est destinée à l’export vers le sud de l’Europe via l’Espagne.

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