Vers la liberté

Marie-Noëlle Recoque raconte la Guadeloupe et le quotidien des esclaves. Au féminin.

Publié le 31 août 2004 Lecture : 1 minute.

Débouya pa péché, titre du dernier livre de Marie-Noëlle Recoque, signifie, en créole, « débrouillardise n’est pas péché ». L’auteur est née dans les Ardennes, dans le nord-est de la France, en 1950. Elle vit à la Guadeloupe depuis trente ans et connaît sur le bout des doigts la vie, l’histoire, les coutumes de ces îles riches d’une histoire de sang, de larmes, de chaînes et de fers. Dans une langue simple et belle, elle a bâti un roman haut en couleur qui, à travers une description parfaite du quotidien, raconte la fin de l’esclavage et les bouleversements qui vont suivre.
À Vieux-Habitants, sur l’île de la Guadeloupe, en 1847, Man Héloïse, Léanette et Zaïre sont esclaves dans une plantation caféière. Ces femmes ont des personnalités bien différentes. Man Héloïse est la plus âgée. « Je suis née esclave, ma maman et la maman de ma maman sont nées esclaves avant moi. […] Certains racontent que bientôt les nègres quitteront, libres, les terres où ils ont usé leur corps ; mais tu sais, moi, je ne les écoute pas, car l’âge monte sur ma tête et la liberté, je n’en veux pas. » Léanette est la plus jeune. Elle est presque blanche, car enfant du maître et d’une esclave. Zaïre est la plus étrange. « Elle était née en Afrique, elle ne nous ressemblait pas. Zaïre regardait les maîtres dans le mitan du front et toisait le géreur. » Chacune va vivre un voyage initiatique, difficile, parfois ingrat, parfois jubilatoire, vers la liberté, en compagnie d’hommes dont les destins personnels se révèlent intimement mêlés aux leurs. Un roman poignant, à lire sans reprendre son souffle.

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