Porter le crayon dans la plaie

Le métier de dessinateur de presse, s’il laisse parfois plus de liberté de ton, est encore largement exposé à la censure.

Publié le 30 août 2004 Lecture : 1 minute.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les caricaturistes ne laissent pas indifférent. Que ce soient les gouvernants ou les gouvernés. Les premiers ont ainsi été fortement touchés récemment par un dessin d’Ali Dilem, cartooniste vedette du quotidien algérien La Liberté. En remerciement de son intérêt marqué pour l’armée de son pays, la justice l’a condamné à quatre mois de prison avec sursis et à une amende de 100 000 dinars (1 200 euros). De l’autre côté se trouvent les gouvernés, qui, eux, semblent apprécier de voir leurs dirigeants ainsi croqués dans la presse nationale. Le Journal du jeudi, hebdomadaire satirique burkinabè, connaît en effet un grand succès depuis 1991. Amorcée avec une équipe de trois permanents, cette belle aventure réunit désormais quinze personnes, dont trois dessinateurs. Des hors-séries ont également été édités, avec succès. Mais l’envol de ce type de journaux n’est pas possible partout en Afrique. Pour preuve la désillusion des propriétaires du Journal du jeudi qui s’étaient lancés en 2001 dans l’aventure panafricaine avec un mensuel satirique appelé Le Marabout. Comme joliment indiqué sur le site Internet du groupe, le mensuel a du « stopper son envol » une année plus tard. D’autres ont moins de problèmes. En Afrique du Sud, par exemple, Zapiro égratigne chaque jour son gouvernement dans le Mail and Guardian. Gado fait de même mais dans le Nation Kenyan. Ces exemples sont cependant rares : à moins d’être une star, vivre de ses caricatures sur le continent n’est pas chose aisée.

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