Les incorruptibles zambiens

Publié le 30 août 2004 Lecture : 1 minute.

Impertinent, The Post ? Allons donc ! Le quotidien zambien, « le journal qui fouille en profondeur », ne fait que son travail, dans le strict respect des règles du journalisme. Fondé le 26 juillet 1991, il s’est imposé une ligne de conduite exemplaire : « Nous avons le devoir de maintenir les critères professionnels et éthiques les plus élevés et de défendre toujours la liberté de la presse dans la récolte d’informations, et nous gardons à l’esprit qu’il y a presque toujours différentes visions et interprétations des événements ». L’indépendance est garantie : aucun investisseur ne peut détenir plus de 25 % des parts, aucun actionnaire ne peut avoir un rôle politique actif.
Mordant, agressif, renseigné, The Post a fait de l’investigation sa spécialité. On ne compte plus les affaires qu’il a dévoilées : celle de la secte Maharish Faith impliquant le président Kenneth Kaunda, celle de la corruption du cabinet du président Chiluba…
Avocat d’une stricte séparation entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, vendu à 28 000 exemplaires, The Post ne plie jamais. Levy Mwanawasa, chef de l’État depuis le 2 janvier 2002, a pu s’en rendre compte. En février, Fred Mbembe, directeur de la publication, a ainsi été détenu quelques heures pour avoir rapporté les propos d’un parlementaire qualifiant le chef de l’État de « légume », en référence à sa maladie de Parkinson. En août, une explosion a détruit une partie du mur de sa résidence… Et au début de 2004, l’éditorialiste d’origine britannique Roy Clarke a reçu l’ordre de quitter la Zambie sous vingt-quatre heures pour avoir sous-entendu que le président était un mawelewe, c’est-à-dire un idiot, mais sans jamais mentionner son nom. Tenace comme son journal, Clarke n’a pas quitté le pays…

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires