Migrants : Rome et Tripoli veulent des « centres d’accueil et d’identification » au sud de la Libye
En déplacement à Tripoli lundi, le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini a indiqué que l’Italie allait suggérer l’établissement de « centres d’accueil et d’identification » pour les migrants au sud de la Libye lors du sommet de l’Union européenne qui doit se tenir jeudi à Bruxelles.
« Nous soutiendrons, d’un commun accord avec les autorités libyennes, la mise en place de centres d’accueil et d’identification (de migrants) au sud de la Libye, à sa frontière externe, pour l’aider autant que l’Italie à bloquer la migration », a déclaré Matteo Salvini. Le ministre de l’Intérieur italien qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse au côté du vice-Premier ministre libyen du Gouvernement d’union nationale (GNA) Ahmed Meitig, n’a pas précisé dans quel pays ces centres devraient être installés.
Ahmed Meitig a pour sa part indiqué que son pays « refuse catégoriquement l’installation de camps pour migrants en Libye ». Il a affirmé avoir invité les pays européens de la Méditerranée, par le biais de l’Italie, à participer à un sommet sur l’immigration en septembre à Tripoli. Lors de sa brève visite dans la capitale libyenne, Matteo Salvini s’est entretenu avec le chef du GNA Fayez al-Sarraj et le ministre de l’Intérieur Abdessalam Achour.
Tension au sein de l’UE
La question de l’accueil des migrants a été dimanche à Bruxelles le sujet d’un mini-sommet destiné à tenter d’apaiser les tensions au sein de l’Union européenne face au défi migratoire, qui s’est achevé sans avancée concrète.
Cette déclaration du ministre italien fait suite à l’épisode désastreux de l’Aquarius, au début du mois de juin. L’Italie avait refusé , le 10 juin, d’accueillir 629 migrants secourus au large de la Libye par le bateau affrété par l’association française SOS Méditerranée. Après une semaine d’errance en mer, le bateau avait finalement été autorisé à accoster dans le port de Valence, en Espagne.
Le nouveau ministre italien de l’Intérieur, n’en est pas à sa première déclaration polémique sur le sujet. Le 3 juin, l’ancien patron du parti d’extrême droite de la Ligue du Nord avait déjà affirmé devant le centre d’enregistrement pour migrants à Palazzo, en Sicile qu’ »il y a de plus en plus de migrants clandestins qui arrivent de Tunisie ici. Ce ne sont pas des réfugiés de guerre mais bien souvent des délinquants et ex-détenus. » Une phrase choc qui avait suscité l’incompréhension de l’autre côté de la Méditerranée.
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