L’Amérique au pilori
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Etats messianiques et arrogants, la France et les États-Unis entretiennent de tumultueuses relations d’amour-haine. Au gré des événements politiques, les uns boycottent le pinard, les autres fustigent la malbouffe, et l’on se surveille du coin de l’oeil. L’élection présidentielle américaine de novembre n’échappe pas à la règle. Le succès français de Michael Moore, en librairie avec Mike contre-attaque (La Découverte) et dans les salles avec Fahrenheit 9/11, suscite ainsi, en cette rentrée littéraire, une flopée de publications acerbes sur le voisin d’outre-Atlantique. Antiaméricanisme primaire ? Peut-être, mais les critiques les plus virulentes viennent souvent des États-Unis mêmes… Rapide tour d’horizon.
George W. Bush le Texan sera la cible des attaques de Carlos Fuentes (Contre Bush, Gallimard), de Kitty Kelley (La Famille : l’histoire secrète de la dynastie Bush, Presses de la Cité), de Thomas Cantaloube (Chirac contre Bush : l’autre guerre, Lattès), de William Reymond (Bushland, 2000-2004, Flammarion) et de John W. Dean (Bush, le dossier accablant, pire que le Watergate, Presses de la Renaissance).
Son entourage, les fameux « néocons », sera quant à lui épinglé par Denise Artaud (Les Seigneurs de la guerre : la nouvelle droite américaine et les néoconservateurs, Audibert), par Sylvain Courage et Christophe Grauwin (Comment les ultraconservateurs privatisèrent l’Amérique, Fayard) et par Théodore Roszak (La Menace américaine, Le Cherche Midi).
Mais c’est évidemment la guerre en Irak qui suscite le plus de commentaires. Noam Chomsky récidive avec De la guerre comme politique étrangère des États-Unis (Agone). Le directeur de la rédaction du Monde diplomatique, Ignacio Ramonet, y va de son Irak, histoire d’un désastre (Galilée). Serge Michel et Paolo Woods publient American chaos : retour en Irak et en Afghanistan (2002-2004) ; Anne Nivat fait parler les Voix dans les ruines (Fayard), Rachid Khalidi s’attaque à L’Empire aveuglé : les États-Unis et le Moyen-Orient (Actes Sud) comme Gérard Chaliand avec D’une guerre d’Irak à l’autre : violence et politiques au Moyen-Orient (Métailié). L’inévitable Jacques Vergès, avocat du dictateur déchu Saddam Hussein, donne son avis à Éric Branca sur la torture en Irak dans La Démocratie à visage obscène (La Table ronde). Le rôle de la religion est analysé par Sébastien Fath (Dieu bénisse l’Amérique ! La religion de la Maison Blanche, Seuil) et Barbara Victor (La Dernière Croisade, Plon).
Dans cette ambiance de tir de barrage, le candidat démocrate John Kerry paraît bien pur sous la plume d’Edward Meeks (John Kerry, Le Rocher), de Christine Ockrent (Bush-Kerry, les deux Amériques, Robert Laffont) et… de la sienne (Mon Amérique à moi, Fayard).
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