Cameroun – Guerre d’héritage : Muna contre Muna, le procès est lancé

La guerre fratricide entre Akere Muna et sa soeur Ama Tutu Muna se poursuit. Le tribunal de Yaoundé a renvoyé l’affaire au 10 juillet. Mais l’équipe de défense du candidat à la présidentielle est persuadé d’avoir marqué des points.

Akere Muna, avocat camerounais et candidat à la présidentielle de 2018 © Nicolas Eyidi/Jeune Afrique

Akere Muna, avocat camerounais et candidat à la présidentielle de 2018 © Nicolas Eyidi/Jeune Afrique

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Publié le 27 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

La salle était sans doute trop exiguë pour un dossier aussi médiatique et politique. Mardi 26 juin, Akere Muna et sa sœur Ama Tutu Muna s’affrontaient devant le tribunal de première instance de Yaoundé, la première reprochant au second la gestion de l’héritage de leur père et réclamant notamment sa nomination comme coadministratrice de la succession.

L’ancienne ministre des Arts et de la Culture accuse son frère de faux et usage de faux et affirme notamment qu’elle n’a jamais eu connaissance du jugement d’hérédité établi par la famille à la mort du paternel, l’ancien Premier ministre Salomon Tandeng Muna.

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La lettre de la discorde

L’équipe de défense d’Akere Muna a pourtant mis la main sur une lettre écrite par Ama Tutu Muna. Celle-ci était adressée à Afriland First Bank (qui l’a ressortie de ses archives à Bamenda) en 2002, dans laquelle elle expliquait que ledit document (dont Jeune Afrique a obtenu une copie) se trouvait en pièce jointe.

>>> A LIRE – Guerre d’héritage chez les Muna : le document qui fragilise Ama Tutu Muna

Pour Akere Muna, cette lettre, que le tribunal a accepté de verser au dossier ce 26 juin, apporte la preuve que sa sœur avait bel et bien été tenue informée du jugement d’hérédité et que ses accusations sont donc mensongères. Le candidat à la présidentielle d’octobre estime que sa sœur est manipulée et que ce procès n’a pour seul but que de lui faire abandonner sa candidature.

« Je ne le ferai pas. S’il faut que j’aille en prison pour poursuivre le combat dans lequel je me suis lancé, je l’accepterai », a-t-il confié récemment à Jeune Afrique, alors qu’il préparait, aux côtés de son frère Bernard Muna, sa défense.

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Des faits prescrits ?

Les avocats d’Akere Muna ont en outre exposé, mardi 26 juin, deux exceptions préliminaires qui devraient, selon eux, pousser le tribunal à déclarer la plainte d’Ama Tutu Muna irrecevable. D’abord, les faits auraient dépassé le délai de prescription en vigueur dans ce type d’affaires, soit trois ans selon la défense.

Surtout, Ama Tutu Muna ne remplirait pas la condition indispensable d’avoir un « intérêt à agir ». Les avocats d’Akere Muna estiment que, paradoxalement, elle a été la principale bénéficiaire de la gestion de l’héritage de Salomon Tandeng Muna, notamment via le remboursement de certaines de ses dettes personnelles.

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« Même si des documents avaient été trafiqués, quel est son intérêt à demander la condamnation d’Akere Muna puisque que ce serait elle qui aurait été bénéficiaire ? », explique Me Claude Assira.

Le tribunal a renvoyé l’affaire au 10 juillet prochain, date à laquelle sont désormais attendus les réquisitions du ministère public.

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