Cameroun – Affaire Camrail : le jugement attendu pour le 10 juillet
Le dénouement est proche dans l’affaire de la catastrophe ferroviaire d’Eseka au Cameroun : mercredi, le jugement a été mis en délibéré par le tribunal et renvoyé au 10 juillet.
On s’attendait, mercredi 27 juin, aux plaidoiries de la défense, après celles des avocats des victimes lors des précédentes audiences. Mais l’avocat de Camrail a surpris l’assistance et le tribunal de première instance d’Eseka, ville située à une centaine de km à l’ouest de Yaoundé.
Me Jacques Jonathan Nyemb a refusé de plaider, regrettant que le tribunal n’ait pas diligenté une expertise indépendante sur les circonstances et les causes du déraillement du train Yaoundé-Douala, le 21 octobre 2016. En l’absence de plaidoiries de la défense, il ne restait donc au juge qu’à mettre en délibéré l’affaire. Le jugement sera rendu le 10 juillet prochain.
« Homicide involontaire et activités dangereuses »
Ce n’est pas la première fois que la défense de Camrail et de treize de ses employés ou ex-employés accusés d’« homicide involontaire et activités dangereuses », dont l’ancien directeur général Didier Vandenbon, fait une telle demande.
Dès le 19 décembre 2016, elle demandait par courrier adressé au tribunal « la mise sur pied d’une expertise indépendante internationale ». Camrail avait toutefois été déboutée, le tribunal estimant que les expertises déjà mises à la disposition du tribunal étaient suffisantes pour un jugement.
« Des informations erronées ou approximatives » pour Camrail
Cinq rapports d’experts figurent au dossier depuis novembre 2016, dont au moins deux, en possession de Jeune Afrique, concluent à une responsabilité de l’entreprise ferroviaire dans la catastrophe, notamment en raison d’un présumé défaut de freinage et d’une présumée surcharge du train.
Camrail a mis en doute la crédibilité desdits rapports. Dans une note d’observation adressée au tribunal en décembre 2016 (voir extrait ci-dessous), elle émettait des réserves sur l’indépendance et l’impartialité des experts, dont trois sont notamment d’anciens employés de l’entreprise, et demandait leur récusation. Elle affirmait en outre que leurs études contenaient « des informations erronées ou approximatives ».
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