Repenser les politiques de voisinage

Publié le 30 juillet 2007 Lecture : 1 minute.

Bien que la France a effectivement contribué, aux côtés de l’Allemagne et du Royaume-Uni, à la conclusion de l’accord qui a abouti à la libération des infirmières bulgares, ce n’est pas la première fois qu’un pays européen essaie de s’attribuer tous les mérites d’un succès partagé. Il s’agit évidemment d’un comportement égoïste, mais l’ego politique est l’un des nombreux ressorts à l’uvre dans l’Union européenne (UE). Qu’on l’apprécie ou non, il peut pourtant donner des résultats.

Pourtant, la vraie raison de l’accord intervenu avec la Libye réside dans la décision prise par Kadhafi en 2003 d’abandonner son programme d’armes de destruction massive et de mettre fin à son isolement international. Les gouvernements occidentaux, enthousiastes à l’idée d’accéder à son pétrole et à son gaz, ont tout fait pour améliorer leurs relations avec lui – notamment lever l’obstacle des infirmières bulgares. Kadhafi a fini par aplanir les difficultés en versant 460 millions de dollars d’indemnités aux familles des victimes. L’UE, qui nie toute participation directe à ce dédommagement, a versé cependant 2,5 millions d’euros au système médical libyen.

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À l’issue de cet accord on s’aperçoit que l’investissement de l’UE ne s’est accompagné d’aucune réforme d’envergure du régime autocratique de Kadhafi. Cela suggère que l’UE exerce sur les pays n’ayant pas vocation à l’intégrer une réelle influence sur leurs affaires politiques et économiques extérieures, mais aucune sur leurs affaires intérieures. Les politiques de voisinage actuelles gagneraient donc fort à être repensées, en Méditerranée comme ailleurs.

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