Musique : le live de Pongo, la nouvelle révélation du kuduro
À peine lancée et déjà courtisée par les plus grands festivals, la chanteuse d’origine angolaise nous a donné l’exclusivité d’un mini-concert à Paris. L’occasion de découvrir un kuduro métissé à l’électro et au dancehall.
Elle n’avait que huit ans, en 2000, lorsqu’elle a fui la guerre civile angolaise, quittant, avec ses parents, Luanda pour Lisbonne. Mais Pongo, 26 ans aujourd’hui, n’a pas oublié son pays, ses rythmes, ses mélodies qu’elle fredonnait lorsqu’elle accompagnait son père qui participait à des concours de danse, enchaînant les pas de semba et de kizomba sur les tubes du moment. « À l’époque, tout était lié à la musique… Et quand je jouais dans la rue avec mes copains, on improvisait des chansons en s’inspirant d’une simple pierre ou d’une roue de vélo », sourit-elle.
C’est l’énergie et la nostalgie de l’Angola qui nourrissent le premier projet solo de l’artiste baptisé « Baïa ». Ce mini-album de cinq chansons n’est destiné à être diffusé auprès du grand public qu’en septembre… Mais deux clips mis en ligne en début d’année ont suffi à faire tourner la tête des professionnels. Et les grands festivals européens (comme Sumol Summer Fest au Portugal ou Reeperbahn en Allemagne) s’arrachent déjà la chanteuse.
Métisser le kuduro
Pongo n’est pas tout à fait une inconnue. Formée dans des chœurs d’église à Lisbonne, happée par le milieu du kuduro, importé par la diaspora angolaise, elle a rapidement rejoint le groupe Buraka Som Sistema. C’est elle qui chante sur le titre Kalemba (Wegue Wegue), écouté près de 4,5 millions de fois sur YouTube. Mais la jeune artiste voulait voler de ses propres ailes, et c’est aujourd’hui une structure française, « Capitaine Plouf », à Paris, qui l’accompagne dans son aventure solo. Les chansons qu’elle enregistre en fredonnant sur son portable ont été magnifiquement arrangées par Raphaël d’Hervez. Le Français est un bidouilleur capable de métisser le kuduro à l’électro ou au dancehall, en enrichissant le tout d’instruments peu usités dans la pop comme le handpan (percussion métallique) ou le duduk (flûte arménienne).
Le mieux, pour se donner une idée, est encore d’écouter deux chansons qu’elle a jouées en exclusivité pour Jeune Afrique, sur une terrasse surplombant Paris.
Tambulaya parle d’une femme, Marie, dotée d’un fort caractère, qui résiste aux avances de Zé.
Le titre Kuzola, quant à lui, raconte l’histoire d’une femme injustement abandonnée par l’homme à qui elle s’était entièrement dédiée.
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