Boycott au Maroc : les trois promesses du PDG de Danone
Baisse des prix, fin des bénéfices sur le lait pasteurisé, renforcement de la transparence… En plein mouvement de boycott, Emmanuel Faber, le PDG de Danone, s’est rendu au Maroc pour déminer la situation qui vise sa filiale depuis plus de deux mois.
Plus de huit semaines après le déclenchement d’un mouvement de boycott inédit au Maroc visant le lait de Centrale Danone, l’eau minérale Sidi Ali et le carburant des stations Afriquia, Emmanuel Faber, le PDG de l’entreprise laitière, s’est rendu dans le royaume chérifien le 26 juin pour en mesurer l’ampleur et essayer de calmer un peu les esprits. Son entreprise accuse une chute de ses ventes de 50 %.
Il a commencé la journée par se rendre auprès de quelques familles pour les « écouter et les comprendre », venu au Maroc avec la volonté de montrer un nouveau visage à des gens qui ne croient plus aucun discours.
Lors de la conférence de presse qui a conclu sa visite, où il avait convié blogueurs et autres acteurs du web marocain, Emmanuel Faber a tout de même fait quelques annonces avec la volonté de réconcilier son entreprise avec les boycotteurs.
Trois engagements
La première promesse est la vente du lait frais pasteurisé Centrale à prix coûtant. Autrement dit, la filiale marocaine du géant français ne fera plus aucun profit sur cette gamme de produits. Cela ne se fera pas au détriment des éleveurs, a assuré le PDG. « Notre objectif est de rechercher l’équité pour la marque, d’assurer un prix du lait le moins cher possible pour les épiciers et les consommateurs, tout en protégeant au maximum le prix payé à nos éleveurs partenaires », a-t-il lancé.
Emmanuel Faber a également promis un maintien de la qualité du lait frais pasteurisé aux meilleurs standards. « Notre lait restera naturel et complètement issu de l’élevage marocain », rajoute le PDG.
Nous allons échanger davantage avec les consommateurs
Le deuxième engagement de Danone est le renforcement de la transparence. « Nous allons échanger davantage avec les consommateurs », assure Emmanuel Faber. L’entreprise devra ainsi communiquer autour de l’ensemble des coûts supportés pour la fabrication d’un litre de lait. Ainsi, il est attendu une connaissance des prix à la collecte, en plus de ceux de la pasteurisation, l’emballage, le transport et des coûts de commercialisation.
La troisième proposition du PDG du géant français est celui d’inventer « un nouveau modèle » pour trouver « le juste prix ». L’objectif est de vendre le lait à un prix abordable, tout en permettant de générer des revenus suffisants pour les éleveurs. Faber a déclaré vouloir s’inspirer de ce qui se passe en France avec le label « C’est qui le patron ? », où les prix sont fixés par les consommateurs. Centrale Danone se dit prête à travailler avec l’ensemble de ses partenaires et même avec la population pour construire ce nouveau modèle.
« Nous pourrons discuter ensemble de ces exemples et évaluer comment nous pouvons les adapter au Maroc », a ajouté le PDG.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?