Maria Maylin

Née au Maroc mais installée en France depuis les années 1980, elle s’est spécialisée dans le caritatif médical auprès de son époux, cancérologue à l’hôpital Saint-Louis, à Paris.

Publié le 30 juillet 2007 Lecture : 3 minutes.

Plantes vertes, murs aux tons ocre, sièges accueillants Au service oncologie-radiothérapie de l’hôpital Saint-Louis, à Paris, on est loin de l’atmosphère froide et éthérée des établissements médicaux. Un endroit hospitalier dans tous les sens du terme. Le service est dirigé par le Pr Claude Maylin, célèbre cancérologue consulté par les grands noms des médias, de la politique ou des affaires. Sa « patientèle » est cosmopolite – Congolais, Burkinabè, Ivoiriens, Saoudiens Congrès internationaux ou missions humanitaires l’amènent à se déplacer fréquemment aux quatre coins du monde. Il est toujours accompagné de son épouse, Maria, qui travaille à ses côtés depuis plus de vingt ans. À lui de soigner les corps meurtris, à elle de soulager les âmes blessées.
Maria est également chargée de la communication du service oncologie, et il n’est pas rare, lors du déjeuner de Noël qu’elle organise chaque année pour les enfants malades, de croiser des people et des membres de la Star Ac’. Dans son bureau, des photos la représentent en compagnie des présidents François Mitterrand, Jacques Chirac, Denis Sassou Nguesso, avec lequel elle entretient une vieille amitié, ou le roi Hassan II, qui lui a décerné, en 1996, le grand Ouissam alaouite.

Maria cumule les distinctions : elle a notamment été élue « femme de l’année 2006 » par une revue marocaine. « Femme de l’année », également, aux Oscars 2007 de la presse congolaise, pour son engagement humanitaire dans ce pays dans le cadre du Comité international pour la renaissance de l’Afrique (Cira), association qu’elle a fondée en 1989. Outre la fourniture de médicaments et la prise en charge des orphelins, le Cira fait don de matériel médical et envoie des médecins de l’hôpital Saint-Louis pour former les praticiens locaux.
Fille d’un homme d’affaires berbère et d’une femme au foyer d’origine meknassie, Maria Benbrahim passe son enfance entre Casablanca et Marrakech. Elle reçoit une éducation à la fois traditionnelle et moderne au milieu d’une fratrie de quatre garçons et quatre filles. En 1982, elle devient infirmière diplômée d’État. Dans les hôpitaux marocains, elle découvre alors le sort réservé à de très jeunes femmes qui, après avoir subi une mastectomie totale, étaient « répudiées, marginalisées comme des lépreuses ». Révoltée, elle décide de changer les choses. En 1985, elle débarque à Paris et se forme aux techniques de conservation mammaire dans un centre spécialisé dirigé par… son futur époux.
Attachée à ses racines, cette quadragénaire a gardé un lien très fort avec le Maroc où elle se rend plusieurs fois par an. En mars, elle a organisé une présentation du livre du Pr Maylin, Un plaidoyer pour guérir (éd. Desclée de Brouwer), à la librairie Kalila wa Dimna de Rabat. Une séance de dédicace suivie d’un dîner offert par l’ancien ministre des Finances et ancien leader du parti Istiqlal, M’hamed Douiri, en l’honneur de ses hôtes parisiens. Le tout-Rabat de la politique et des affaires était convié.
France… Maroc… « Il n’y a jamais eu de rupture. Je reste profondément attachée à mon pays. En même temps, je respecte les deux drapeaux, et c’est ce que j’essaie d’inculquer à mes filles. » Noura (20 ans), Yasmine (19 ans) et Rim (14 ans) ont reçu une éducation biculturelle. « Et elles le vivent très bien », précise leur mère.
Immigration, intégration, religion… Que pense Maria de ces sujets brûlants qui agitent la France ? « Il y a 5 millions de musulmans dans ce pays, et ils font partie de la société. C’est une réalité, point ! Ces problèmes me sont si étrangers qu’il m’arrive de penser que je vis sur une autre planète. Peut-être est-ce parce que je fais de l’accompagnement à la mort… Lorsque les gens viennent, il n’est plus question de religion ni de couleur de peau. Il n’y a que des êtres humains qui souffrent et luttent pour la vie. »

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