La semaine (du 21 au 27 juillet)

Publié le 30 juillet 2007 Lecture : 5 minutes.

Congo
Décès d’André Milongo
« C’est une grande perte pour le Congo », a déclaré le président Denis Sassou Nguesso à la suite du décès de l’opposant André Milongo, survenu le 23 juillet à Paris, à l’âge de 72 ans. Premier ministre de transition entre 1991 et 1992, président de l’Assemblée nationale jusqu’à la guerre civile de 1997, le fondateur de l’Union pour la démocratie et la République (UDR-Mwinda) a été le principal candidat de l’opposition à l’élection présidentielle de 2002 face à l’actuel chef de l’État. Il s’était retiré quarante-huit heures avant le vote, estimant que « les conditions de transparence du scrutin n’étaient pas réunies ». Depuis, il était resté une figure de l’opposition congolaise.

Nigeria
Pfizer sur le banc
Le nouveau procès du gouvernement fédéral du Nigeria contre le laboratoire américain Pfizer a été fixé au 29 octobre. Initialement prévu le 20 juillet, il a finalement été reporté, l’avocat ayant retiré sa plainte avant d’en déposer une nouvelle, qui réclame non plus 2,75 milliards, mais 6,5 milliards de dollars de dédommagement au numéro un mondial de la pharmacie. Il lui est reproché d’avoir, en 1996, testé sur des enfants un antibiotique sans le consentement des autorités ni des parents. Onze enfants seraient morts et d’autres souffriraient de diverses affections (cécité, surdité…).

la suite après cette publicité

Côte d’Ivoire
Trafigura poursuivie en France
Le parquet de Paris a fait savoir, le 25 juillet, qu’il venait d’ouvrir une enquête préliminaire dans l’affaire des déchets toxiques déversés à Abidjan, dans la nuit du 19 au 20 août 2006, par le cargo grec Probo Koala. Elle fait suite aux plaintes déposées par 94 Ivoiriens, le 18 avril dernier, contre, notamment, deux dirigeants français de la société néerlandaise Trafigura, affréteur du navire. La pollution d’une vingtaine de sites de la capitale économique ivoirienne avait provoqué la mort d’au moins 16 personnes et l’intoxication de plusieurs dizaines de milliers d’autres.

Algérie
L’ONU saisie pour les « disparus »
Les familles des « disparus » en Algérie ont demandé, le 23 juillet, au Comité des droits de l’homme de l’ONU, la réouverture de ce dossier, contrairement aux dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation adoptée par référendum en 2005. Le texte propose un certificat de décès et une indemnisation (près de 20 000 euros) aux ayants droit. Selon le Collectif des familles, la politique d’amnistie du président Abdelaziz Bouteflika « consacre l’impunité et prône l’oubli ». Selon les ONG algériennes, entre 8 000 et 18 000 personnes ont disparu entre 1992 et 1998. Les experts des Nations unies doivent rendre leurs conclusions en octobre.

Terrorisme
Londres tacle Washington
Le comité de renseignement et de sécurité du Parlement britannique met en cause dans un rapport, publié le 25 juillet, l’attitude des services secrets américains dans la lutte contre le terrorisme depuis les attentats du 11 septembre 2001. Les auteurs évoquent notamment l’arrestation par les Américains de deux activistes en Gambie signalés par le MI5. Les espions londoniens leur avaient pourtant demandé de ne pas les interpeller. Londres dénonce « un manque de considération » qui pourrait avoir « de sérieuses implications dans les relations de travail » entre les deux pays. Les parlementaires s’inquiètent aussi du risque de tortures engendré par l’existence de prisons secrètes. « Le Royaume-Uni a désormais des dilemmes éthiques à travailler avec son plus proche allié », conclut le rapport.

Émigration
New Haven régularise
Heureux les sans-papiers de New Haven, aux États-Unis ! Depuis le 24 juillet, cette ville de 124 000 habitants située dans l’État du Connecticut est devenue la première ville américaine à distribuer gratuitement des cartes d’identité aux personnes en situation irrégulière. Entre 10 000 à 15 000 clandestins seraient concernés. Dès l’annonce de cette décision, plus de 250 personnes, dont certaines vivaient dans le pays depuis une quinzaine d’années, se sont présentées aux autorités municipales pour décrocher le précieux sésame. Cette « mesure de sécurité », selon ses partisans, ne fait pas l’unanimité. Ses opposants craignent qu’elle ne provoque un « appel d’air ».

la suite après cette publicité

Musique
Youssou Ndour contre Internet
C’est une première au Sénégal. Le label musical du chanteur Youssou Ndour, Jololi, a assigné en justice, le 25 juillet, le Bureau sénégalais du droit d’auteur (BSDA). Motif : téléchargement non autorisé. Le BSDA est en effet accusé d’avoir signé avec quatre prestataires de services en ligne des contrats pour télécharger les uvres de treize des artistes de Jololi. Outre Youssou Ndour, les rappeurs sénégalais Fou Malade et Pacotille figurent parmi les chanteurs concernés. Affaire à suivre au tribunal.

Rwanda
Peine de mort abolie
Une mesure prise dans « l’intérêt purement national ». Tel est le commentaire du ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, à la promulgation de la loi organique abolissant la peine de mort au pays des Mille Collines pour tous les crimes, y compris ceux de génocide. Entériné le 25 juillet après son adoption par le Parlement, ce texte concerne 600 personnes. Surtout, il ouvre la voie à la tenue, au Rwanda, de procès actuellement instruits par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), basé à Arusha, en Tanzanie.

la suite après cette publicité

Burkina
Sankara en caravane
À l’occasion de la célébration du 20e anniversaire de la mort de l’ancien président du Burkina, une caravane « Thomas Sankara » partira le 8 septembre du Mexique, vient d’annoncer un groupe de journalistes et d’hommes politiques qui défend les idées de l’ancien leader charismatique de la révolution burkinabè. Elle rejoindra Ouagadougou le 15 octobre, après avoir traversé la France, la Suisse, l’Italie, le Sénégal et le ?Mali. Thomas Sankara a été tué le 15 octobre 1987 lors du coup d’État qui a porté au pouvoir l’actuel président du Faso, Blaise Compaoré.

Niger
Areva dans le collimateur
Le directeur du groupe nucléaire français Areva au Niger, Dominique Pin, a reçu le 25 juillet un avis d’expulsion. « Le ministère de l’Intérieur l’avait précédemment convoqué pour le mettre en garde contre le soutien d’Areva au Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) », précise un membre du gouvernement nigérien. Considérés par Niamey comme des « bandits », ces rebelles touaregs ont lancé depuis février plusieurs opérations armées dans le nord du pays. Areva « déplore » cette expulsion, qui « intervient dans un climat d’incompréhension mutuelle ». Premier employeur privé du pays, le groupe français exploite les mines d’uranium dans la région d’Arlit et a récemment annoncé un investissement de 1 milliard d’euros sur le site d’Imouraren. « Cette décision ne remet pas en question nos activités », précise un dirigeant, alors que des groupes miniers canadiens et chinois ont obtenu des permis d’exploration.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires