Épidémie enrayée, mais…

Publié le 30 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

Depuis novembre 2002, le syndrome respiratoire aigu sévère (sras) a fait 8 464 malades et 799 morts dans 30 pays. L’épidémie semble aujourd’hui enrayée, mais il faut rester très vigilant, car on ne dispose contre le sras d’aucune arme absolue. Telles sont les conclusions de la première conférence mondiale sur la pneumonie atypique qui s’est réunie, les 17 et 18 juin, à Kuala Lumpur, en Malaisie, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Même Pékin n’est plus « cité interdite ».
La maladie, jusqu’alors inconnue, est arrivée chez l’homme « de façon anecdotique », disent les médecins : quelques cas de transmission par un animal, probablement sauvage, dans cinq villes chinoises du Guangdong. Ce sont les premiers malades qui ont été ensuite la source des contaminations, essentiellement vers l’Asie du Sud-Est – Hong Kong et Taiwan – et le Canada. Le taux de mortalité s’est établi en moyenne autour de 15 %. La moitié des personnes touchées avaient plus de 65 ans.

C’est par des mesures de santé publique classiques que l’on a endigué l’épidémie : identification des cas, isolement des malades, mise en quarantaine et suivi des personnes ayant été en contact avec eux. On a découvert rapidement que l’agent responsable du sras était un membre inconnu de la famille des coronavirus. Mais les techniques de dépistage dont on dispose ne permettent pas de réagir rapidement : il faut ainsi deux à trois semaines pour qu’apparaissent les anticorps typiques de la présence du coronavirus. On n’est pas mieux outillé pour traiter la maladie : les associations d’antibiotiques ne donnent pas de réponse très positive, ce qui est normal puisque le pathogène est un virus. Plusieurs laboratoires se sont donc lancés dans la mise au point d’un vaccin, mais, sans être aussi compliquées que pour le VIH, les conditions de la recherche ne laissent pas espérer de résultats rapides.
Les optimistes font remarquer qu’une réémergence du virus est aussi aléatoire que son apparition. Donc pas fatale.

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Les pessimistes soulignent qu’on pourrait se retrouver face à un « véritable casse-tête » si, dans deux ou trois mois, la Chine était confrontée à une poussée simultanée de grippe et de sras : faute de test diagnostique précoce, comment reconnaître des maladies qui ont des manifestations analogues mais pas la même gravité ? Quand, en outre, on n’a ni traitement ni vaccin, le seul « remède » est une vigilance renforcée à l’échelle de la planète. Et en particulier dans le Guangdong.

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