Les entreprises sous le choc

Baisse des chiffres d’affaires en 2003, pas de reprise avant 2004 : telles sont les prévisions, moroses, des experts du groupe BNP Paribas.

Publié le 30 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

Rigueur économique au menu des entreprises françaises. Dans son bulletin de mai, BNP Paribas a constaté une dégradation certaine de leur situation financière. « Plusieurs chocs successifs, intervenus dans un environnement international pour le moins tourmenté, sont venus tuer la reprise dans l’oeuf », affirment, en préambule, les experts économiques du groupe bancaire français. Pis : la reprise ne devrait pas intervenir avant la mi-2004. Faute de demande, les entreprises vont devoir faire face « à un nouveau ralentissement des chiffres d’affaires en 2003, avant un redémarrage modeste en 2004 ». Le choc économique provoqué par les attentats du 11 septembre 2001 n’a donc pas fini de se faire sentir.
Depuis cette date, BNP Paribas observe en effet une décélération continue des chiffres d’affaires enregistrés par l’industrie française, qui ont évolué de + 11 % en 2000 à + 1 % en 2003. Et ce ne sont pas les + 2,4 % prévus pour 2004 qui vont redonner le moral aux patrons.
D’autant que les perspectives d’exportations connaissent un important fléchissement, alors que le marché intérieur français persiste dans son atonie. Les effets conjugués de la guerre en Irak, de la montée des prix pétroliers, de l’appréciation de l’euro et de la baisse des marchés financiers ont dégarni les carnets de commandes, surtout chez les grandes entreprises présentes sur les marchés internationaux. Cette déprime généralisée dissimule néanmoins « des dynamiques sectorielles dissemblables ». C’est notamment le cas des secteurs de l’automobile et de l’agroalimentaire, qui ont bénéficié d’une certaine demande extérieure, a contrario des nouvelles technologies qui ont vu leurs exportations chuter de 20 % en moins de deux ans.
Du coup, les industriels ont considérablement freiné leurs investissements, 2002 confirmant la tendance avec un recul de 2,8 %. Et là encore, les prévisions ne prévoient pas de redémarrage avant 2004. « Le manque de visibilité qui prévaut encourage l’attentisme », constatent les experts de BNP Paribas. Cette limitation des dépenses se fait particulièrement sentir sur les flux dirigés vers l’étranger. Entre 2000 et 2002, ils sont passés de 190,5 milliards d’euros à moins de 68 milliards.
Les auteurs du bulletin estiment « qu’en dépit du dénouement du conflit irakien et de la normalisation des cours du pétrole, les freins de la machine économique ne sont toujours pas desserrés ». Reprise ou non, il semble bien que la priorité des entreprises françaises soit d’abord de poursuivre leur désendettement. Les opérateurs industriels n’ont, eux, d’autres outils que de « maîtriser leurs coûts d’exploitation et de reporter leurs dépenses d’équipements ». Pragmatiques, les entrepreneurs vont donc rester quelque temps encore prudents, en attendant la relance économique.

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