Le retour des revues

Publié le 30 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

On les croyait passées de mode. Et voilà que les revues font un retour en force sur la scène éditoriale. Tandis que le groupe Jeune Afrique lance La Revue de l’intelligent (voir J.A.I. n° 2215), une autre publication à vocation internationale voit le jour aux éditions Obsidiane. Son nom : Agotem(1). Thème du numéro 1 : « Une certaine idée de la France et du français ». Plusieurs auteurs talentueux ont été convoqués pour célébrer cette naissance. Ainsi le Camerounais Gaston-Paul Effa dont l’article est consacré à Senghor, « cet Orphée noir qui réaccorde la langue française en la faisant danser, fêtant les noces fugaces et toujours renouvelées du noir et du blanc ». Alors que le Libanais Salah Stétié dévoile un pan de son univers intellectuel dans La Langue française et moi, le Tchadien Nimrod proclame : « Il est temps de considérer le français comme une langue africaine. »
On retrouve Senghor dans le deuxième numéro de l’excellent Siècle 21(2), consacré, pour une bonne part, à la littérature africaine francophone. Introduit par un article inédit de l’Africaine-Américaine Toni Morrison (Prix Nobel 1993) sur Le Regard du roi de Camara Laye, ce dossier est constitué de contributions d’une dizaine de représentants de la nouvelle génération des auteurs subsahariens. On erre ainsi d’un récit du Rwandais Benjamin Sehene à une chronique de la Camerounaise Calixthe Beyala en passant par des nouvelles du Béninois Florent Couao-Zotti, du Congolais Daniel Biyaoula et de la Suisso-Gabonaise Bessora. Sans oublier les textes de la Burkinabè Monique Ilboudo, du Congolais Alain Mabanckou ou encore du Djiboutien Abdourahman Waberi. Un post-scriptum de l’universitaire français Bernard Mouralis permet de situer ces écrits dans une histoire littéraire. Qu’on ne s’y trompe pas, nous explique-t-il : « Ce que nous donnent à voir ces textes, ce n’est ni l’Afrique ni les Africains, mais tout simplement l’écriture, c’est-à-dire ce qui se passe dans l’esprit d’un homme ou d’une femme face à la question de l’expression et qui aboutit à cette parole particulière que nous découvrons en la lisant. » Tout est dit.

1. Agotem, éditions Obsidiane, 11, rue André-Gateau, 89100 Sens, France.
2. Siècle 21, 41, rue Bobillot, 75013 Paris, France.

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