Pêche : le Sénégal et la Mauritanie s’accordent à nouveau
En marge du sommet de l’Union africaine, qui se tenait à Nouakchott les 1er et 2 juillet, les deux pays se sont mis d’accord sur un nouvel accord permettant aux pêcheurs sénégalais de travailler en Mauritanie.
Cet accord a été signé lundi soir à Nouakchott entre les ministres sénégalais et mauritanien de la Pêche, Oumar Guèye et Nani Ould Chrougha, a affirmé à l’AFP Mamadou Goudiaby, directeur des pêches maritimes du Sénégal.
Arrivé à son terme il y a deux ans et demi, le précédent accord n’avait pas été renouvelé en 2016 en raison du refus du Sénégal d’observer l’obligation de débarquement des prises en Mauritanie – une obligation prévue dans le nouveau code des pêches mauritanien, promulgué en 2015. Les 400 pirogues sénégalaises qui étaient jusque-là autorisées à pêcher dans les eaux mauritaniennes s’étaient alors vues contraintes de se replier dans leur pays.
Mais début février, le président sénégalais, Macky Sall, et son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, avaient affirmé leur détermination à arriver à conclure un nouvel accord « d’ici fin mars ». Il aura finalement fallu attendre début juillet pour que ce soit chose faite.
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400 licences
D’une durée d’un an renouvelable, le texte signé lundi permettra aux pêcheurs sénégalais de bénéficier de 400 licences pour capturer 50 000 tonnes de poissons pélagiques (en haute mer), a précisé Mamadou Goudiaby. Soit les mêmes conditions que précédemment : l’accord initial conclu en 2001 et renouvelé ensuite d’année en année jusqu’en 2016 été modifié en 2014 pour faire passer les quotas de 300 licences pour 40 000 tonnes de poissons à 400 licences et 50 000 tonnes de poissons.
En revanche, le débarquement systématique des produits en Mauritanie, point d’achoppement des précédentes négociations, a finalement été accepté par le Sénégal. Une manière de permettre aux autorités locales de procéder à des contrôles avant leur acheminement au Sénégal.
Un pêcheur tué en janvier
Le Sénégal versera à la Mauritanie 15 euros pour chaque tonne de poisson pêchée, dont 10 euros dus par les pêcheurs et 5 euros par l’État du Sénégal, selon le nouvel accord. Ce dernier a été conclu après la mort, le 29 janvier, d’un jeune pêcheur sénégalais tué par des garde-côtes mauritaniens dans leurs eaux territoriales.
Ce drame avait entraîné des heurts à Saint-Louis, près de la frontière avec la Mauritanie, où les manifestants réclamaient des licences de pêche à Nouakchott.
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