Fallait-il jouer la finale ?

Publié le 30 juin 2003 Lecture : 1 minute.

Est-il décent d’obliger des footballeurs, aussi professionnels soient-ils, à jouer une finale trois jours après avoir disputé une demi- finale au cours de laquelle ils ont perdu un des leurs ? Joseph Sepp Blatter, président de la Fédération internationale de Football (Fifa), a estimé, deux heures après l’annonce officielle du décès de Marc-Vivien Foé, que le Cameroun devait jouer la finale de la Coupe des confédérations. Le lendemain, Bidong Mkpatt, ministre camerounais des Sports, a confirmé la présence des Lions indomptables au stade de France, le 29 juin. Choquant ? Oui, si l’argument est formulé façon Blatter : « Le jeu doit continuer. »
Beaucoup moins quand on sait que si les Lions en sont là, ils le doivent en partie au talent de Foé. Porter les couleurs du Cameroun plus haut encore est le meilleur hommage que ses coéquipiers puissent lui rendre. L’équipe des Lions indomptables a participé à ce tournoi en sa qualité de championne d’Afrique. Elle représente donc tout un continent qui, par les temps qui courent, n’a pas beaucoup d’occasions de se réjouir. Et une
équipe africaine en finale d’un tournoi international, qui plus est après avoir battu le Brésil, champion du monde en titre, est forcément une bonne nouvelle.
À l’heure où ces lignes sont écrites, on ignore si le Cameroun réussira à battre la France en finale, mais le résultat importe peu. L’Afrique, toute l’Afrique, aura vibré. Après avoir pleuré. Quant à Blatter, on lui pardonnera son cynisme s’il parvient à convaincre le secrétariat exécutif de la Fifa de baptiser désormais cette compétition du nom de Marc-Vivien Foé. Car l’enfant de Nkolo est déjà entrédans la légende.

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